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vendredi 15 juin 2007

Haïti – Rép. Dominicaine : La plate-forme GARR préconise une législation sur le trafic de personnes


Recommandations du département d’Etat états-unien dans un rapport spécifique

vendredi 15 juin 2007

« La pratique du trafic d’enfants appelés restaveks, est largement répandue… Certains de ces enfants sont envoyés en République Dominicaine, où ils vivent dans des conditions déplorables… Des femmes et fillettes dominicaines sont trafiquées en Haïti pour l’exploitation sexuelle commerciale. Des rapports font état de femmes dominicaines trafiquées qui servent dans des bordels haïtiens.

Des Haïtiens sont également trafiqués en République Dominicaine où ils sont exploités pour des travaux sur des plantations sucrières et d’autres activités agricoles.

Travailler de concert avec la République Dominicaine pour améliorer la sécurité et l’aide aux victimes de trafic à la frontière est un objectif supplémentaire ».

Soumis à AlterPresse le 15 juin 2007

Rapport du Département d’Etat américain sur le trafic de personnes :

Haïti a besoin d’une législation pour sanctionner les coupables et protéger les victimes

Dans un rapport publié sur le trafic de personnes dans le monde, le Département d’Etat américain a dressé un bref état des lieux sur la situation du trafic en Haïti et à la frontière.

Des recommandations sont formulées au gouvernement Préval-Alexis pour le vote d’une « législation complète définissant et criminalisant toutes les formes de trafic de personnes… »

(L’intégralité du rapport sur Haïti…)

Haïti a connu une période de transition après la vague de violence et l’instabilité politique qui ont conduit à la démission de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, en 2004.

Depuis la publication du rapport 2006, le pays a réalisé trois séries d’élections à l’échelle nationale et locale : les législatives et présidentielles tenues au printemps 2006, suivies des élections législatives complémentaires et municipales en décembre de la même année. Pendant la période considérée, Haïti s’est efforcée d’établir un gouvernement élu et de contrôler le déchaînement de violence et de crimes à la capitale, Port-au-Prince.

Haïti demeure la nation la moins développée de l’hémisphère occidental et l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu per capita moyen inférieur à $ 500 l’an, et un taux de chômage avoisinant 40 pour cent. La Mission de Stabilisation des Nations-Unies en Haïti compte actuellement plus de 6,500 militaires et 1,600 policiers déployés sur le terrain pour réduire la violence des gangs et les kidnappings.

En l’absence d’institutions gouvernementales et d’une force de police nationale bien entraînée et équipée, Haïti s’est trouvée paralysée dans ses efforts pour faire face aux défis significatifs du trafic de personnes.

Pour la seconde année consécutive, en reconnaissance de son statut transitoire, Haïti reste un cas spécial : le gouvernement doit être en place et bien assuré avant de pouvoir aborder de manière significative la question du trafic.

Cependant, le gouvernement des Etats-Unis prévoit d’évaluer Haïti face au trafic de personnes, dans le rapport à paraître l’année prochaine.

Les données et recommandations suivantes sont produites en vue de guider les officiels du nouveau gouvernement.

Champ et Ampleur. Haïti est un pays d’origine, de transit et de destination d’hommes, de femmes et d’enfants trafiqués à des fins d’exploitation sexuelle commerciale, et aux travaux forcés.

La majorité du trafic en Haïti provient des familles pauvres des zones rurales qui confient leurs enfants à des familles plus aisées, dans l’espoir qu’ils bénéficieront d’une éducation et d’opportunités économiques. La pratique du trafic d’enfants appelés restaveks, est largement répandue, et implique souvent l’exploitation sexuelle, les abus physiques, et les jeunes sont soumis à la servitude domestique involontaire, une forme sévère de trafic de personnes.

Certains de ces enfants sont envoyés en République Dominicaine, où ils vivent dans des conditions déplorables. Des mineurs haïtiens sont aussi recrutés ou contraints de joindre des gangs criminels violents, comme agresseurs ou voleurs. Des femmes et fillettes dominicaines sont trafiquées en Haïti pour l’exploitation sexuelle commerciale. Des rapports font état de femmes dominicaines trafiquées qui servent dans des bordels haïtiens.

Des Haïtiens sont également trafiqués en République Dominicaine où ils sont exploités pour des travaux sur des plantations sucrières et d’autres activités agricoles.

Secteurs méritant l’attention du nouveau gouvernement haïtien. Les officiels haïtiens reconnaissent que le trafic de personnes dans le pays est un problème sérieux.

Le gouvernement devrait faire un effort pour voter une législation complète, définissant et criminalisant toutes les formes de trafic, en plus de renforcer la capacité de la police nationale haïtienne et la brigade de protection des mineurs à investiguer et poursuivre les cas de trafic.

Le gouvernement devrait continuer à travailler avec les ONGs et les agences de protection sociale pour améliorer leur capacité à identifier, référer et fournir une assistance aux restaveks et aux autres enfants haïtiens exploités comme domestiques.

Le gouvernement devrait également réaliser des formations sur la lutte contre le trafic de personnes à l’intention des juges, policiers et commissaires du gouvernement.

Travailler de concert avec la République Dominicaine pour améliorer la sécurité et l’aide aux victimes de trafic à la frontière est un objectif supplémentaire.

Haïti n’a pas ratifié le rapport TIP 2000 de l’ONU.

(Extrait du rapport du Département d’Etat américain intitulé : "Trafficking in persons report, june 2007" traduit par le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés / GARR, 15/6/07 http://www.state.gov/document/organization/82902.pdf)

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