Google

mardi 26 juin 2007

Haïti reste parmi les premiers "Etats en faillite du monde", selon Foreign Policy et le Fonds pour la paix

11e mondial, le pays arrive en tête des Etats les plus faibles en Amérique ; la République Dominicaine sort la tête de l’eau

mardi 26 juin 2007,

Radio Kiskeya

Haïti fait partie, avec l’Irak et des Etats africains en conflit, des pays les plus instables du monde, selon l’indice des Etats en faillite (FSI) 2007 établi conjointement par la revue américaine de relations internationales Foreign Policy et le Fonds Carnegie pour la paix, une ONG des Etats-Unis œuvrant en faveur de la sécurité.

De tout le continent américain, Haïti est considérée comme l’Etat le plus instable, indique le rapport qui vient d’être publié à Washington.

Avec 100,9 points, le pays arrive à la onzième place mondiale et reste de ce fait, comme l’année dernière, dans la zone rouge des "Etats en faillite".

Le deuxième Etat en danger du continent américain, la Colombie, n’apparaît qu’en 33e position avec 89,7 points.

L’étude rappelle qu’Haïti représente l’un des pays les plus corrompus au monde, selon l’indice 2006 de perception de la corruption de Transparency International. De plus, le pays est également frappé de plein fouet par l’extrême pauvreté, le délitement des institutions de l’Etat de droit et la violence urbaine".

L’Irak, militairement occupé et plongé dans le chaos, se classe sans surprise numéro deux mondial de l’instabilité avec un total de 111,4 points.

Confronté au Darfour à une guerre interethnique majeure qui a déjà fait 200.000 morts et deux millions de réfugiés, le Soudan est le seul à devancer l’ex-empire de Saddam Hussein. Khartoum remporte la palme de l’Etat le plus faible de la planète avec 113,7 points cumulés sur une liste de 177 pays dont les paramètres sociaux, économiques, politiques et militaires ont été étudiés à la loupe.

Outre le Soudan, l’Irak et Haïti, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Equatoriale, le Niger, l’Ouganda, la Sierra Leone, la Somalie, le Tchad, l’Afghanistan, le Liban et le Yemen font également partie du peloton de tête des 60 Etats les plus vulnérables ou traversés par de violents conflits internes et qui sont répertoriés à partir d’un paramétrage reposant sur des données fiables.

En revanche, le Libéria, la République Démocratique du Congo (RDC), l’Indonésie et la Bosnie, crédités de progrès notables, sont sortis de la zone dangereuse.

La République Dominicaine se réjouit aussi de ne plus être parmi les mauvais élèves après avoir été mise à l’index par Foreign Policy en 2005 et 2006.

L’année dernière, le Président Leonel Fernàndez, l’ambassadeur dominicain à l’OEA, Flavio Darìo Espinal et même le chef de la mission diplomatique américaine à Santo Domingo, Hans Hertell, avaient énergiquement protesté contre la présence de la république voisine parmi les "Etats en faillite". Ils s’étaient notamment étonnés de voir que la position du pays était inférieure à celle d’Haïti, du Soudan, de la Somalie et de l’Ouganda en matière de respect des droits humains.

Les Etats les plus déliquescents se trouvent surtout en Afrique, mais sont aussi recensés en Amérique latine, en Asie, dans l’ancienne Europe de l’Est et au Moyen-Orient.

Récemment, la Banque Mondiale avait prévenu que la moitié des pays sortant d’une guerre civile ou d’un grave conflit interne couraient le risque d’une désintégration. Haïti et le Libéria avaient été cités comme les deux cas où les menaces potentielles étaient les plus élevées.

12 critères sont retenus par Foreign Policy et le Fonds pour la paix pour justifier le statut d’Etats en faillite attribué aux pays ciblés. Les plus pertinents sont la perte du contrôle physique de son territoire ou du monopole de la force légitime, l’incapacité de l’Etat à offrir des services publics adéquats, la corruption et la criminalité excessives, la suspension de l’Etat de droit ou la violation des droits humains, l’augmentation de la pression démographique, le développement économique inégal, la division des élites et les interventions externes.

A plusieurs reprises, le Président René Préval a rejeté l’étiquette d’Etat en faillite collée à Haïti, préférant parler d’une "crise profonde dont la sortie est lente et difficile". Néanmoins, notre pays reste à la traîne et continue de figurer régulièrement au bas de tous les classements mondiaux ou régionaux portant sur le développement humain, économique et social. spp/RK

Aucun commentaire: