Google

mercredi 25 septembre 2019

Après plus d'un mois de silence, Jovenel Moïse propose la formation d’un gouvernement d’union nationale et appelle à une trêve

La formation d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de toutes les forces vives du pays, demande d’une trêve et la promesse de ne pas répondre à la violence politique par la violence… tels sont les points forts de l’adresse à la nation du chef de l’Etat prononcée vers 2 heures du matin ce mercredi 25 septembre sur la Télévision nationale. Jovenel Moïse qui sans le dire clairement a soutenu qu’il ne laissera pas le pouvoir comme l’exige l’opposition politique a appelé encore une fois tous les secteurs au dialogue…

« Si la violence et les casses pouvaient construire Haïti ! Si ôte-toi que je m’y mette pouvait construire Haïti ! Si empêcher les enfants d’aller à l’école pouvait construire Haïti…on l’aurait déjà fait depuis ces 30 dernières années », a déclaré le chef de l’Etat dans son adresse à la nation, proposant aux acteurs de rechercher maintenant « des accords sur nos désaccords, une entente sur nos mésententes… »

Jovenel Moïse qui depuis le 14 août dernier n’avait fait aucune déclaration publique a choisi de s’adresser à la population à un moment où les Haïtiens dorment, ce mercredi.

« Après de multiples tentatives, nous avons constaté que le Sénat n’est pas en mesure de remplir ses obligations constitutionnelles, afin de doter le pays d’un gouvernement légitime, ou de réfuter suivant les formes admises par les lois de la République et les principes démocratiques, la déclaration de politique générale de deux gouvernements successifs, en sept mois et en six séances avortées. J’en prends acte », a avancé le chef de l’Etat.

« Je tends ma main à toutes les forces vives de la nation afin de former ensemble un gouvernement d’union nationale, capable d’adresser les problèmes urgents du pays comme les élections, la Constitution, la reddition de comptes sur l’utilisation de l’argent de l’Etat, réforme identitaire, réforme dans l’énergie… », a proposé Jovenel Moïse avant de souligner que seul un gouvernement d’union nationale peut aborder ces problèmes, a-t-il dit.

« Ayons le courage d’oser nous unir. Ayons le courage de rejeter les pratiques qui ont nourri nos adversités. Le devoir de la refondation nationale nous incombe. Mes chers concitoyens, je vous demande une trêve historique pour entamer les réformes institutionnelles, sociales et économiques indispensables au développement national. Je me suis promis de ne pas répondre à la violence politique par la violence. Je réponds à la violence politique par le dialogue», a promis le chef de l’Etat.

Jovenel Moïse se dit conscient des conditions de vie des couches les plus vulnérables du pays qui vivent au jour le jour. C’est pourquoi, a-t-il dit, qu’il a annulé sa participation à la 74e session de l’Assemblée générale de l’ONU cette semaine afin de pouvoir aborder les problèmes auxquels fait face le pays.

« J’ai entendu le cris de la population. J’ai entendu et j’ai constaté votre désespoir. Ayiti pap peri… », a-t-il affirmé, appelant à une unité afin de changer la crise en une opportunité. Jovenel Moïse a encore une fois appelé toutes les forces vives du pays au dialogue.

« Quand l’administration publique fonctionne au ralenti et que la DGI et la douane sont fermées, l’Etat n’aura pas de moyens pour adresser les problèmes de la population », a-t-il déclaré, faisant référence à la situation de troubles de ces derniers jours.

Il a reconnu qu’il y a beaucoup de désordres dans l’administration publique et a promis d’y remédier. Le président a promis d’assumer ses responsabilités en ce sens tout en appelant les pouvoirs législatifs et judiciaires à faire leur leurs.

Jovenel Moïse dit avoir passé des instructions au Premier ministre Lapin afin de prendre rapidement des dispositions pour résoudre les problèmes sécuritaires du pays. « Le premier devoir de l’Etat c’est de sécuriser vos vies et vos biens. Toutes les dispositions seront prises pour permettre la reprise des activités au pays », a-t-il affirmé comme pendant chaque grand moment de convulsions dans le pays.
S’il a fait référence au Premier ministre démissionnaire Lapin, le président n’a pas fait mention de Fritz William Michel dans son message. On ignore s’il va choisir un troisième Premier ministre depuis la démission de Jean-Henry Céant.

Aucun intérêt, aucune cause n’est plus important que la population, a conclu Jovenel Moïse dans son adresse à la nation d’une quinzaine de minutes dans un contexte où le pays est en mode lock depuis la semaine dernière. Les transports en commun, l’école, les activités économiques et même l’administration publique sont paralysés. Le pays est en grève générale alors qu’aucun secteur ni parti politique n’a lancé des mots d’ordre en ce sens…

Robenson Geffrard

Commentaires:
Au moins il a parlé! 
Pour dire les mêmes choses certes!
Ce qu'ont toujours dit les dirigeants qui ont conduit Haïti dans ce grand trou vide et noir, ou le pays patauge actuellement.
La dernière fois aussi , il avait parlé de gouvernement d'union nationale et de dialogue. Ces paroles furent accompagnées de la nomination du premier ministre non ratifié, qui comme depuis quelques temps a composé un gouvernement sous la dictée du pouvoir législatif dans la répartition des postes .. comme avant! 
Il y a aujourd'hui un personnage particulier au niveau de l'opposition: Joseph Lambert, va-t-il enfin porté son choix sur celui qui rêve depuis longtemps d'être Premier Ministre?

Aucun commentaire: