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mardi 11 juillet 2017

Éditions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE. …

Je ne saurai plus dire dans quelles circonstances je fis la connaissance de cette maison d’édition. Mais je sais très bien pourquoi je suis devenu fan. Oui ! Pour le nom. Pas celui de l’éditeur que je n’arrive toujours pas à retenir si je l’ai appris un jour. Il a eu les couilles d’appeler sa maison d’édition « MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE !!!

Peut être suis-je tombé sur ce nom en faisant un Google sur le « Premier des Noirs » pour une conférence. Ou étais-je entrain de scruter pour des raisons particulières le monde de l’édition ?
Ce qui est sûr c’est que je me suis arrêté pour lire tout ce que la presse et les spécialistes du genre disaient des éditions MTL.
Je suis un vrai passionné de Toussaint Louverture. Et pour mes compatriotes haïtiens, ma passion n’a d’égale que le culte que je voue à Jean Jacques Dessalines.
J’ai senti une certaine indignation en constatant qu’un individu s’était approprié le nom de cet illustre personnage pour une entreprise privée. Je me demandais est-ce qu’il avait ce droit. Est-ce que je pourrais monter une entreprise et l’appeler Martin Luther King, Nelson Mandela ou Napoléon Bonaparte ? Il y a des écoles, des institutions éducatives ou sociales qui portent ces noms, mais pas un restaurant, ni une pharmacie ni une…maison d’édition
Tout dépendait donc du type ou de l’orientation de l’entreprise ?
Je me suis rendu sur le site de cette maison d’édition qui dit ne publier que des chefs-d’œuvre ! Ce n’est sans doute pas le mot utilisé. Car l’éditeur manie avec une dextérité sympathique et acceptable l’art de vous remballer ! En fait il demande à l’écrivain de le surprendre ! Et ceci suffit pour plier son manuscrit et se le mettre entre les jambes comme le font les petits chiens déçus.
J’avoue que dans mon subconscient je cherchais une raison pour pouvoir lui faire comprendre que l’on n’associe pas un tel nom à du n’importe quoi. Puisque je n’avais plus le temps de fouiller et de trouver ce que disent les lois sur l’utilisation des noms propres appartenant à un patrimoine universel, je me suis donné d’autres objectifs.
Au fil du temps, j’ai vu que beaucoup de gens en disaient du bien. Là je ne me réfère pas aux likes des réseaux sociaux qui ne sont pas toujours très fiables. Quelle que soit l’immensité du non-sens que vous pouvez accoucher sur un réseau, il y aura toujours du monde pour liker.
Je me suis fait mon idée moi-même de tout ce qui se disait en lisant quelques livres.
Puis j’ai continué à en acheter juste pour voir s’aligner dans les rayons de ma bibliothèque ce joli nom « MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE » ou le « MTL ».
Ma dernière expérience date seulement de quelques jours. J’ai fait un petit tour sur le site pour passer une commande. Là il y a toujours un petit truc assez communicatif qui te procure un bon moment sans avoir l’impression que tu dépenses ton argent. La commande une fois passée, le courrier électronique que je reçois s’inscrit dans ce même registre de confiance et de proximité.
Quelques jours plus tard je récupère mon colis dans ma boîte aux lettres. Jusque là rien d’étonnant.
Je défais le carton et là la surprise prend forme.
Il était plus de 22 heures. J’étais rentré du boulot quelques minutes auparavant. J’avais le choix entre sortir les bouquins ou ranger le carton.
Mon attention fut attirée par l’emballage de chaque livre fait à l’aide de pages de bandes dessinées. Au lieu de sacrifier l’emballage au profit de l’objet emballé, je me suis dit que quelqu’un qui travaille dans le monde des belles lettres ne pourraient jamais se faire complice en favorisant un geste irrespectueux. Je me suis donc assis devant ma table basse. J’ai posé le carton et j’ai parcouru les images et les textes écrits sur les papiers qui entouraient et protégeaient les livres. Ils racontaient les tournées en bars de deux jeunes. Je pris donc des ciseaux pour découper minutieusement les petites bandes adhésives maintenant et joignant les bords de l’emballage sans en abîmer le papier contenant textes et dessins.
Le colis contenait entre cinq ou six livres. Je repris le même geste pour chaque élément du carton comme un sportif de haut niveau exécutant les gammes de sa routine avant une grande compétition.
Je laissai le dernier colis pour la fin. Celui qui se distinguait par un « cadeau » écrit à la main, flanqué d’un petit cœur aussi dessiné à la main. Dans l’emballage, un grand titre : Et quelquefois j’ai comme une grande idée ! Un grand roman dans un bel objet-livre ! Et joignant l’utile à l’agréable, ce livre était lui aussi flanqué de son petit calepin arborant les mêmes parures extérieures que celles du livre, avec un complément d’idée complétant le titre : « Ce serait dommage de ne pas la noter » !
Ce fut un moment très sympathique autour du livre fait d’instants pendant lesquels les livres étaient de vrais acteurs. J’ai imaginé quelqu’un entrain de préparer ce colis en prenant soin de chaque livre comme un objet précieux et délicat. A la réception je ne pouvais pas avoir ni une attitude ni un comportement différent.
Moi qui avais pensé pour des raisons pratiques ou bidon faire l’essai des versions électroniques proposées par l’édition, je me rends compte que quand une bonne écriture trouve sa place dans un beau livre, la lecture commence sur une meilleure note. A ce jour je suis encore très content d’ajouter des livres avec ces mots, MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE dans les rayons de ma bibliothèque.
Dr Jonas Jolivert
Marseille 11/07/2017

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