Google

jeudi 2 février 2012

Haïti-Éducation : Des enseignants menacent d’entrer en grève dans le département du Centre

mercredi 1er février 2012 Correspondance Ronel Odatte
Hinche (Haïti), 1 févr. 2012 [AlterPresse] --- Des enseignants dans des écoles publiques à Hinche menacent d’entamer une grève à partir de la première semaine de février 2012 pour exiger le versement de quatre mois d’arriérés de salaire et l’octroi d’un contrat de travail, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Engagés dans le programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo) depuis le 3 octobre 2011, ces enseignants indiquent qu’ils ne savent pas encore comment fonctionne le programme.
« Nous travaillons depuis 4 mois sans rien toucher, et nos enfants ne peuvent même pas avoir un plat chaud », déplore Louis Sainturin, porte parole du groupe dénommé « Enseignants de l’école universelle ».
Le 24 janvier dernier, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle a publié une note concernant la question des nominations et des arriérés de salaire.
Les contrats de travail pour les enseignants appelés pour répondre aux besoins du Psugo sont finalisés uniquement pour le Sud-Est, le Nord-Est, le Sud et la Grande Anse, selon le ministère.
Pour les autres départements, le processus est en cours.
Le ministère affirme aussi qu’il a réactivé la question des arriérés de salaire.
Dix mille enseignants ont déjà été régularisés et « la plupart ont reçu leur chèque depuis belle lurette », signale la note.
Mais, dans le Plateau central, outre la condition des enseignants, c’est celle des établissements scolaires qui préoccupe.
Certains professeurs des écoles publiques, qui menacent d’observer un arrêt de travail, indiquent qu’il leur faut parcourir plusieurs kilomètres à pied avant d’arriver sur leurs lieux de travail.
Des écoles « zonbi »
« Quatre enseignants pour des centaines d’élèves, et les cours sont dispensés sous des arbres… Nous sommes obligés de placer des draps sous ces manguiers afin de nous faciliter la tâche. Alors, quelle est la politique de l’État haïtien en matière d’éducation ? »
C’est ainsi que réagit Anélus Lafortune, l’un des membres du comité de gestion de l’école nationale de Colombier (2 e section communale de Savanette), un établissement public établi depuis 25 ans.
« J’ai vu de mes propres yeux à Matelgate( 1 re section communale de Cerca-la-Source) des enfants en état de nécessité extrême qui veulent s’éduquer, mais les conditions sont infrahumaines », décrit, pour sa part, la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile (Alternative-Centre).
Beauzile évoque les sections communales de Cerca-la-Source et de Thomassique (haut Plateau central), où des enfants vont le ventre vide et pieds nus à l’école.
« Il n’y a pas d’écoles dans les sections communales, et nous devons penser à en construire », indique le député de Maissade, Romain Musset (MAS/haut Plateau central).
Romain Musset reconnait qu’il est du devoir des autorités d’offrir aux enfants une éducation de qualité.
Le directeur départemental du ministère de l’éducation nationale, Muller Julesaint, déclare que son bureau a déjà transmis la liste des écoles qui fonctionnent soit sous des manguiers, des tentes, soit à l’intérieur d’églises.
Il annonce la construction de 20 nouveaux établissements scolaires par l’État haïtien au profit des enfants du Plateau Central.
« Nous sommes confiants dans la réussite du Psugo, malgré les difficultés économiques qui empêchent certains parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Mais, ce qui est sûr, c’est que, dans deux ans, tout sera normal », prédit le directeur départemental de l’éducation, qui déclare que tout ne peut pas se faire en un jour.
En tout cas , la présidence affirme avoir permis, en quatre mois, à 903 mille enfants de bénéficier de son programme, contre 770 mille au départ.
Sur son site internet, le ministère de l’éducation nationale parle, de son côté, de plus d’un million d’enfants.
Des chiffres qui changent. Des chiffres également contestés par des syndicats d’enseignants.
Les chiffres mentionnés ne collent ni avec les données du ministère, ni avec la réalité sur le terrain, soulignent ces syndicats. [ro kft rc apr 1/02/2012 10 :57]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12306

Aucun commentaire: