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vendredi 14 octobre 2011

Haïti: Martelly entame la «réconciliation»

«Le rêve du président Martelly est une table ronde
de tous ces anciens leaders assis à la même table
avec les leaders actuels pour que l'on réfléchisse
ensemble aux problèmes du pays»,
a lancé Michel Martelly (à gauche) lors de sa conférence
de presse avec l'ex-président Aristide (à droite),
mercredi à Port-au-Prince.  Photo: AP
Étienne Côté-Paluck, collaboration spéciale . La Presse
(Port-au-Prince) Le président haïtien Michel Martelly a fait cette semaine une tournée remarquée dite de «réconciliation» avec les anciens chefs de l'État haïtien.
Le terme, lourd de sens dans cette ancienne dictature, est de l'ancien «président à vie» Jean-Claude Duvalier, que le nouveau président a rencontré mercredi. M. Martelly s'est aussi rendu, le même jour, chez un autre ancien président de retour d'exil, Jean-Bertrand Aristide.
Des photos et vidéos, où figurent les trois hommes, sont parues hier dans tous les médias haïtiens et ont enflammé les débats sur les tribunes téléphoniques des radios de la capitale.
Le «rêve» de Martelly
«Le rêve du président Martelly est une table ronde de tous ces anciens leaders assis à la même table avec les leaders actuels pour que l'on réfléchisse ensemble aux problèmes du pays», a lancé l'actuel président lors de sa conférence de presse avec Aristide.
Cette tournée des ex-présidents, plutôt bien reçue dans la population, a été saluée par de nombreux partisans d'Aristide en Haïti qui voient d'un bon œil le retour de leur leader dans les sphères proches du pouvoir. Les présidents des deux chambres du Parlement, qui ont aussi assisté à la rencontre de deux heures avec Aristide, ont eux aussi salué l'initiative de Martelly.
Même son de cloche du côté des fidèles de Duvalier, beaucoup moins nombreux, qui voient dans ce geste un rapprochement politique avec l'ancien dictateur et la confirmation du retour de l'armée haïtienne démantelée en 1994.
Inquiétudes
Au contraire, ces rencontres publiques inquiètent plusieurs victimes du régime Duvalier. Danièle Magloire, porte-parole du Collectif contre l'impunité, qui regroupe des organismes de défense des droits de l'homme et des plaignants contre le régime duvaliériste, n'aime pas entendre les mots «réconciliation» et «oubli du passé» sortir de la bouche du président Martelly, alors que justice n'est toujours pas faite à l'encontre de Duvalier.
En entrevue avec La Presse, cette militante rappelle que, depuis l'arrivée au pouvoir de Martelly, des démarches ont été entreprises par l'État haïtien pour restituer certains biens saisis à M. Duvalier, tout comme sa pension d'ex-chef de l'État.
«Si [les groupes de défenses des droits de l'homme] sont inquiets, nous le déplorons, souligne de son côté à La Presse Lucien Jura, porte-parole de la présidence d'Haïti. Il ne faut pas tout mélanger. Il y a un pouvoir judiciaire qui fonctionne aujourd'hui en Haïti et dont l'exécutif cherche à renforcer les structures.»
Danièle Magloire se montre sceptique. «Comment le procureur est-il est supposé réagir face à un État qui poursuit une personne [pour détournements de fonds], mais qui d'un autre côté est en train de tout lui donner?»
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201110/14/01-4457119-haiti-martelly-entame-la-reconciliation.php

Commentaires :

Nous avons un président qui a définitivement la bougeotte. Depuis son arrivée au pouvoir il a inauguré des œuvres et des projets réalisés par le gouvernement antérieur. Il a inauguré des semaines de tout et de rien. La semaine du tourisme, la semaine de la reconstruction, la semaine des droits de l’homme. Pour autant la reconstruction reste au point mort. Les touristes n’ont pas encore inclus Haïti dans leurs itinéraires.

Il fallait bien qu’il trouve en quoi occuper sa présidence en attente du gouvernement. Quoi de mieux que de montrer son esprit d’ouverture en allant voir les anciens présidents !

Cependant, dans le jargon populaire, en dehors de René Preval aucun de ces présidents n’avait terminé un mandat. Aucun ne peut faire état de ses réalisations au cours de leur mandat. Ce sont surtout des « has been » qui ont été éjectés après un bilan plus que nul.

Pire encore, la grande majorité de ces chefs anciens chefs d’Etat, dans tout autre pays qu’Haïti auraient été jugés et jetés en prison.

Soyons donc clair avec la démarche de Monsieur Martelly, il n’est pas entrain de réhabiliter aucun de ces anciens présidents qui ont des comptes à rendre devant la justice. Il fait son travail de COM ; histoire de s’occuper un petit peu.

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