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lundi 8 novembre 2010

Pour Michaëlle Jean, Haïti ne doit plus être un laboratoire des erreurs

Publié le 08 novembre 2010
Michel Dolbec, La Presse Canadienne
Paris
La nouvelle envoyée spéciale de l'Unesco pour Haïti, Michaëlle Jean, souhaite que son pays d'origine cesse d'être un «vaste laboratoire d'essais et d'erreurs» de l'aide internationale.
Michaëlle Jean prononce un discours après avoir été nommée
envoyée spéciale de l'Unesco pour Haïti.  PHOTO AP
L'ancienne gouverneure générale du Canada a été officiellement nommée dans ses nouvelles fonctions, lundi à Paris, par la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, Irina Bokova.
À peine investie de ses nouvelles responsabilités, Mme Jean a déclaré que la population haïtienne avait désormais besoin d'un «pacte de solidarité essentiel» qui aille «au-delà de la logique de l'assistance» qui prévaut en Haïti depuis des décennies. D'urgences en catastrophes, celle-ci «a fini par faire d'Haïti un immense laboratoire de toutes les expériences, de tous les essais et erreurs de l'aide, avec une somme de stratégies lacunaires qui n'ont jamais rien produit, rien réalisé de réellement durable».
«Le grand problème en ce moment, c'est l'éparpillement. Il y a un besoin de coordination et de cohésion», a poursuivi Michaëlle Jean quelques minutes plus tard en conférence de presse.
Pour mettre fin à la dispersion et à la «fragmentation» des efforts de reconstruction, la nouvelle diplomate en appelle à la mise en place d'un plan de développement humain, «inclusif et durable», qui viendrait soutenir, notamment, le «renforcement des capacités de gouvernance» de l'État et la fondation d'un système d'éducation publique de qualité.
Le directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a assuré Michaëlle Jean de son entier appui. «Nous pourrons compter, lui a-t-elle dit, sur votre connaissance intime du terrain, de sa population, de sa culture, pour mettre en oeuvre les programmes les plus efficaces, susceptibles d'être les mieux acceptés et de s'inscrire dans la durée.»
Mme Jean estime d'ailleurs que c'est là sa principale «valeur ajoutée».
«Le fait d'être d'Haïti est une plus value. Je parle la langue, je connais le pays de l'intérieur et en même temps j'ai le recul nécessaire», a-t-elle fait valoir.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201011/08/01-4340575-pour-michaelle-jean-haiti-ne-doit-plus-etre-un-laboratoire-des-erreurs.php
Commentaires:
"Dispersion" et "fragmentation" sont deux mots savants et corrects utilisés pour décrire et définir le bordel qui sévit en Haïti entre les actions des ONGs qui se prennent pour des organismes autonomes et un gouvernement silencieux et sans plans et sans moyens. Des ONGs défendant leur activités comme de vrais no men's land se cantonnent à faire ce qu'ils veulent au détriment d'un vrai plan consensuel capable d'apporter des solutions durables.
Si Haïti ne doit pas être un laboratoire des erreurs de l'aide internationale, il ne faut pas que les grandes instances comme l'ONU ou l'UNICEF se donnent bonne conscience en se coiffant de la notoriété de certains personnages publics dont le rayonnement ne fait aucun doute.
Madame Jean a bien cerné le problème qui a été identifié par des gens avec des auras moins luisants que ceux d'une ancienne gouverneure générale.
Le système éducatif haïtien doit pouvoir exhiber les avantages de cette nommination. Le cas échéant la responsabilité sera bien partagée!

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