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jeudi 4 novembre 2010

Le gouvernement mobilisé face à l’arrivée imminente de Tomas, vendredi férié

Sérieux risques d’inondations et de glissements de terrain dans plusieurs régions où des opérations d’évacuation ont été lancées en dépit d’incidents violents Jeudi 4 novembre 2010, Radio Kiskeya
Le gouvernement a appelé les haïtiens à la plus grande prudence et à la solidarité à l’occasion du passage de la tempête tropicale Tomas qui continuait de représenter jeudi soir une menace même si son centre s’est éloigné des côtes d’Haïti, selon un nouveau bulletin spécial du Centre national de météorologie.
Entre 250 et 500 millimètres de pluie étaient attendus sur tout le pays où l’alerte rouge, en vigueur depuis lundi, était maintenue.
"Nous ne voulons plus compter des morts", a lancé le Premier ministre Jean-Max Bellerive qui a exhorté la population à appliquer à la lettre les directives de la protection civile et décrété vendredi férié, dans une adresse à la nation retransmise en direct à la télévision alors que les risques d’inondations et de glissements de terrain étaient particulièment à craindre dans la nuit de jeudi à vendredi.
Tout en émettant le vœu que le cyclone ne touche pas Haïti "aussi violemment que le laissent croire les prévisions", le chef du gouvernement a invité les haïtiens à se montrer solidaires de leurs compatriotes en difficulté devant l’arrivée inquiétante de Tomas.
Parallèlement à l’évacuation des habitants des zones à risques et à la mise en place des secours, ceux qui sont dans l’obligation de se déplacer ne pourront le faire que grâce à l’hospitalité des autres, a martelé M. Bellerive entouré de quatre de ses ministres et de responsables de la protection civile.
Avant lui, le Président René Préval avait renouvelé les consignes de vigilance et d’extrême prudence déjà passées à la population et mis l’accent sur les dégâts que pourrait causer la tempête.
Présent sur plusieurs fronts depuis lundi dans le cadre de la consolidation du dispositif de prévention dans les régions les plus menacées, le chef de l’Etat avait du renoncer jeudi matin à se rendre dans le nord-est à bord d’un hélicoptère onusien à cause d’une météo défavorable.
Interrogé sur les violentes protestations de sinistrés du séisme de janvier, opposés à leur évacuation des centres d’hébergement vers d’autres lieux, le Premier ministre a assuré que les opérations avaient repris après que les esprits se sont calmés.
Des réfugiés du camp de Corail-Ceslesse (banlieue nord de Port-au-Prince) avaient notamment caillassé des équipes des Nations Unies et du gouvernement qui cherchaient à les déplacer pour les reloger dans des abris jugés moins exposés aux intempéries.
Le directeur du Centre national de météorologie, Ronald Semelfort, a précisé qu’outre les pluies diluviennes faisant peser sur les différents départements de sérieux risques d’inondations, des rafales de vent pouvant atteindre jusqu’à 90 km/h devraient balayer toute la côte sud.
Le météorologue n’a pas hésité à comparer Tomas à Azèle, un cyclone dévastateur qui avait sévèrement touché les villes côtières d’Haïti, en 1954.
Pour sa part, le ministre de l’intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, a fait état de mesures d’évacuation adoptées à Cabaret (ouest) et aux Gonaïves (Artibonite, nord), deux villes très vulnérables aux inondations où le passage en 2008 de plusieurs cyclones avait fait de nombreuses victimes.
Le ministre de la santé publique, Dr Alex Larsen, a lui mis la population en garde contre des risques d’épidémie de diarrhée en cas d’inondations au moment où une vague de choléra, vraisemblablement d’origine asiatique, a déjà causé officiellement 442 morts et plusieurs milliers d’hospitalisations.
Les ministres des travaux publics Jacques Gabriel, des finances Ronald Baudin et la directrice de la protection civile, Alta Jean-Baptiste, se trouvaient également aux côtés du Premier ministre Jean-Max Bellerive.
Rejoignant la suspension jusqu’à lundi des cours dans toutes les écoles, la décision du gouvernement de faire de vendredi un jour chômé coïncide avec des circulaires ayant annoncé la fermeture des banques commerciales et du consulat américain en raison de la détérioration des conditions météorologiques.
Nouvel acteur potentiel du gigantesque drame haïtien, le cyclone Tomas pourrait enfoncer davantage dans le désespoir les populations de plusieurs régions qui peinent encore à se relever du tremblement de terre dévastateur du 12 janvier, responsable de 300.000 morts. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7198

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