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mardi 16 novembre 2010

Le choléra fait plus de 1000 morts en Haïti

Publié le 16 novembre 2010
Clarens Renois, Agence France-Presse
Port-au-Prince
La situation restait tendue en Haïti mardi, au lendemain de heurts entre casques bleus et manifestants en colère contre la gestion par les autorités de l'épidémie de choléra qui a fait plus de mille morts, avec des barricades en feu et des tirs sporadiques par endroits.
Des barricades de pneus en feu ont été érigées à Cap-Haïtien (nord) et Hinche (centre), et des tirs sporadiques s'y sont produits, a indiqué à l'AFP un responsable de la police de la capitale Port-au-Prince sous couvert d'anonymat.
Des heurts avaient éclaté lundi dans ces deux villes, faisant deux morts et 14 blessés à Cap-Haïtien et six blessés parmi les soldats de l'ONU à Hinche. L'ONU a reconnu lundi avoir tiré, en état de légitime défense, sur un des hommes qui est décédé.
«On est en train de suivre l'évolution de la situation dans d'autres villes où il y a eu des tentatives de manifestations ce matin», a ajouté le responsable de la police, indiquant que le ministre de l'Intérieur Paul-Antoine Bien-Aimé et le directeur général de la police Mario Andrésol allaient se rendre dans le nord du pays pour tenter de ramener le calme.
À Cap-Haïtien, deuxième ville du pays située à quelque 300 km au nord de Port-au-Prince, des manifestants avaient mis le feu lundi à un commissariat. Les écoles étaient restées fermées, certains parents refusant d'y envoyer leurs enfants de peur qu'ils soient contaminés par le choléra.
Le même jour à Hinche, des casques bleus népalais, accusés par une partie de la population d'avoir propagé l'épidémie de choléra, avaient été la cible de jets de pierre lors d'un rassemblement de quelque 400 personnes.
Une rumeur affirme que l'épidémie a été causée par les fosses septiques d'une base de l'ONU située près de Mirebalais (centre), où beaucoup de soldats népalais sont stationnés.
«De fausses rumeurs» pourraient avoir été la cause des attaques d'une partie de la population contre les soldats népalais, a déclaré mardi à l'AFP Ramindra Chhettri, porte-parole de l'armée népalaise. Mais les tests sanitaires effectués auprès de nos soldats prouvent qu'ils n'ont rien à voir avec l'épidémie, a-t-elle précisé.
L'armée népalaise a renforcé la protection de son millier de casques bleus travaillant dans le pays avec la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Dans un communiqué publié lundi soir, cette dernière a dénoncé «des actes de violence contre les forces de l'ordre haïtienne et onusienne». «La façon dont les événements se sont déroulés porte à croire que ces incidents ont une motivation politique, visant à créer un climat d'insécurité à la veille des élections», a ajouté la Minustah. Des élections présidentielle et législatives sont prévues le 28 novembre prochain.
Fin octobre, un centre de traitement du choléra de Médecins sans Frontières à Saint-Marc (centre) avait été attaqué par des manifestants qui redoutaient une propagation de l'épidémie. Aucun blessé grave n'avait été déploré.
Le ministère de la Santé haïtien a indiqué mardi que l'épidémie de choléra avait fait jusqu'à présent 1034 morts, soit 117 de plus que le dernier bilan fourni dimanche. Le ministère haïtien a dénombré aussi 16 799 hospitalisations depuis le début de l'épidémie, soit 2157 de plus que lors du dernier bilan. Il a aussi fait état de 38 décès à Port-au-Prince, contre 27 précédemment.
Les mauvaises conditions d'hygiène dans les camps de réfugiés du séisme du 12 janvier font craindre une progression rapide du choléra, maladie hautement contagieuse, dans le pays le plus pauvre des Amériques.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201011/16/01-4343203-le-cholera-fait-plus-de-1000-morts-en-haiti.php

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