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dimanche 22 août 2010

Wyclef Jean: une candidature débattue jusqu'à Québec

Ian Bussières, Le Soleil
(Québec) La communauté haïtienne de Québec est divisée à la suite du rejet de la candidature du rappeur Wyclef Jean à l'élection présidentielle d'Haïti, qui se déroulera le 28 novembre. Alors que certains soulignent le manque d'expérience politique de l'ex-leader des Fugees, d'autres insistent pour dire que son expérience de vie dans un pays développé aurait été un atout pour ce pays à reconstruire.
«Certains diront que Wyclef Jean n'avait pas un haut niveau d'éducation, mais depuis deux siècles, Haïti a toujours été dirigé par des gens qui ont fait des études très avancées, et on voit le résultat! Même s'il n'a pas une formation universitaire, je crois qu'avec une bonne équipe, il aurait pu faire mieux que bien d'autres», explique Jean-Gynse Bolivar, économiste dans une entreprise agroalimentaire et chargé de cours à l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui est déçu du rejet de la candidature du rappeur.
Pour appuyer son point de vue, M. Bolivar cite le cas du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui n'a appris à lire qu'à l'âge de 10 ans et a quitté l'école après sa quatrième année. «Un chef d'État, ce n'est pas un ingénieur ou un médecin, c'est quelqu'un qui a du leadership! Lula n'est pas un intellectuel, mais il fait du bon travail.
«Selon moi, le sous-développement est un cercle vicieux. Avoir connu la vie dans un pays développé est un grand avantage pour faire du développement. Wyclef Jean a grandi aux États-Unis, alors il connaît la vie dans un pays développé», poursuit-il.

Aider autrement
Ce n'est toutefois pas le point de vue de Charles Leconte, journaliste et chargé de projet à la station de radio CHYZ FM de l'Université Laval. «C'est comme si un Québécois partait faire carrière à l'étranger et qu'il revenait après plusieurs années et souhaitait devenir premier ministre du Québec. Haïti a besoin de politique à long terme, pas de politique basée sur un seul individu. Wyclef pourrait aider à reconstruire le pays sans accéder à la présidence, notamment avec sa fondation», explique-t-il.
M. Leconte s'interroge sur les qualifications du rappeur pour la présidence. «Haïti est un carrefour important, on ne peut pas aller vers l'amateurisme. Est-ce que Wyclef est au fait de la réalité haïtienne? Connaît-il les secteurs industriel, privé et politique? Moi, je crois qu'il serait plus crédible s'il mettait son poids médiatique au service d'un autre candidat.»
Quant à Luckny Zéphyr, président de l'Association des étudiants antillais de l'Université Laval, il ne cache pas que dès le départ, il était contre la candidature de Wyclef Jean à l'élection haïtienne.
«Même si je suis très fier de lui et de son succès, comme tous les Haïtiens, même s'il n'hésite jamais à proclamer sa fierté d'être Haïtien, il n'a pas d'expérience et n'a jamais montré qu'il était capable de diriger un pays où il y a tant de défis. Je crois que sa candidature aurait été un risque énorme dans un contexte déjà difficile suite au séisme», avance-t-il.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201008/21/01-4308669-wyclef-jean-une-candidature-debattue-jusqua-quebec.php
Commentaires:
Maintenant que Wyclef n'est plus sur la liste des aspirants à la présidence haïtienne j'espère que les journalistes du monde et les faiseurs d'opinion devenus expert en politologie haïtienne  après s'être intéressé au pays juste après le 12 janvier, couvriront le déroulement des élections et surtout les magouilles qui seront mises en oeuvre pour permettre au poulain de Préval de gagner les élections.
Cependant il est assez marrant de voir comment ces gens qui se sont intéressés à ce pays juste après les catastrophes du 12 janvier ne cessent de se présenter comme des connaisseurs d'Haïti. Souvent ils s'appuient sur l'angélisme idéalisé de membres de la diaspora qui se perdent dans des théorisations assez proches de tergiversation intellectuelle pour dire des choses complètement inadaptées à la vraie réalité haïtienne.
A ceux qui ont cherché toutes sortes d'excuses pour sataniser Wyclef juste parce qu'il s'est dit "pourquoi pas moi", de faire un petit détour par les archives de notre histoire pour pouvoir me dire qu'est ce qu'ils ont eu plus que WYCLEF nos anciens présidents etg surtout ce qu'ils nous ont légué comme héritage ces présidentiables devenus présidents. Je vous donne une petite liste qui commencerait pas Jean Claude Duvalier, Bertrand Aristide et René Préval en vous passant des militaires.
Il faudrait aussi que les éléments d'analyse qui ont rendu WYCLEF incapable ou non présidentiable, fussent appliquer pour l'ensemble des candidats admis  de façon à ce que les élections puissent se décider avec les meilleurs candidats. Ce dernier voeu, je le prolonge surtout au fameux et très utile et engagé Sean Penn.
DL

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