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mardi 15 juin 2010

Haïti-Séisme : Risques et défis, cinq mois après

Par Karenine Francesca Theosmy P-au-P, 12 juin 2010 [AlterPresse] --- Cinq mois après le séisme dévastateur du 12 janvier, le pays risque de sombrer dans des troubles politiques majeurs alors que les problèmes causés par la catastrophe demeurent intacts.
Le président René Préval et l’Organisation des Nations Unies (ONU) font l’objet de vives critiques de la part des secteurs politiques d’opposition et des mouvements sociaux. Accusés sans cesse d’inaction, de manque de communication voire d’ennemis de la nation, René Préval et ses partenaires de l’Onu, notamment le Brésil, ont été carrément mis sur le gril.
La loi d’urgence de 18 mois, véritable séisme politique, a déclenché une vague de contestations au sein d’une opposition qu’on croyait endormie depuis le début du second mandat de Préval. Une affaire qui a même réussi à fragiliser le sénat éclaboussé par des soupçons de pot de vin.
L’attitude du gouvernement et certains points d’ombres apparus au niveau de ses initiatives, loin de calmer le jeu, ne font, semble-t-il, que l’attiser. La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti (CIRH), l’une des principales pommes de discorde entre l’opposition et l’équipe Préval-Bellerive, se constitue dans un flou qui soulève des questions.
Alors que le premier ministre avait annoncé une première réunion du CIRH à Port-au-Prince au cours du mois de mai, l’ensemble des membres de la commission n’est toujours pas connu.
Plus inquiétant encore seuls deux pays ont confirmé et versé au fonds fiduciaire leur don à la reconstruction, le Venezuela et le Brésil.
Quant au mouvement anti-Préval, initié depuis plusieurs semaines, il tend, parait-il, à perdre de son intensité, les manifestants se faisant moins nombreux. Sursis en rapport avec la coupe du monde de football ou perte de vitesse progressive ?
Toutefois rien n’indique que le président a réussi à éviter le pire, soit un vide institutionnel à seulement 5 mois de la tenue des élections capitales qui devraient se tenir en novembre.
Ces élections sont également l’objet de controverse dans les milieux politiques. Des candidats aux prochaines joutes crient à bas le Conseil Électoral Provisoire (CEP), au sein duquel une nouvelle affaire de fraude émerge.
Le bras de fer entre l’opposition et le pouvoir en place a lieu sur fond d’insécurité. Dans certains quartiers comme à Martissant, les gangs armés ont repris du service. Réponse immédiate de l’Onu, qui annonce un nouveau contingent de casques bleus, ce qui évidemment n’est pas pour plaire à ses détracteurs et vient ajouter de l’huile sur le feu.
Par ailleurs, au delà de la stabilité politique, le président a de quoi davantage s’inquiéter. La saison des cyclones a commencé depuis le 1er juin et les prévisions pour le pays caribéen sont très sombres. 1,5 millions de personnes pourraient se retrouver de nouveau le 13 janvier si un puissant ouragan devait frapper Haïti. [kft gp apr 14/06/2010 14:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9602

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