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vendredi 14 mai 2010

HAITIENS! SI ON ARRETAIT NOS CONNERIES

Qui aurait imaginé qu’après 122 jours du terrible tremblement de terre qui a ébranlé les faibles et rares structures de la nation haïtienne, avec des milliers de personnes vivant dans les rues, des millions vivant de la charité humanitaire, les haïtiens au lieu de se mettre d’accord pour panser quelques plaies et essayer de reconstruire sur des bases plus réelles et plus adaptées serait entrain de s’arracher les cheveux pour s’accaparer du pouvoir ?

La situation d’Haïti devrait sans aucun doute rentrer dans ces fameuses rubriques titrées comme incroyables mais vrai ou l’insolite.

Après maintes promesses, après moult conférences, après des résolutions vastes et chimériques, on ne sent pas encore la moindre ébauche de coordination ou de mise en place pour les différentes phases d’un plan bien mené et bien conçu.

Toutes les organisations non gouvernementales continuent à gérer l’urgence. Elles n’oublient pas de faire un clin d’œil aux personnes généreuses de cette terre car donner à manger a plus d’un million de personnes ce n’est surtout pas de la tarte.

Quand on n’observe la situation de loin en prenant le recul et en se basant sur ce qui s’est déjà passé en Haïti, nous avons le droit de nous sentir ensevelis sous une couche épaisse d’inquiétude.

Haïti ne possède aucun secteur organisé capable de prendre part activement au défi qui s’est dressé devant le monde au dessous des décombres laissés par le tremblement de terre de janvier. Là on se réfère à un vrai secteur capable de coopter les revendications de tout un pays. On ignore volontairement ces mobilisables monnayables et utilisables qui sont poussés par des politiciens leaders de partis politiques édentés sans militants qui en matière d’opinions et d’actions n’existent que pour exister.

En fait le seul secteur qui peut s’arroger le droit de présenter un semblant d’organisation c’est bien le « gouvernement ». Préval et Bellerive ont eu la chance de se retrouver à la tête du pays le 12 janvier 2010. Et qu’on le veuille ou non ils incarnent l’autorité. Cette autorité de l’état que personne n’a jamais sentie ou ressentie.

Les manipulations politiques ont pris le dessus sur la situation chaotique de ce pays. Tout le monde utilise une langue de bois commune pour continuer à faire usage du politiquement correct. Rien ne changera ni en Haïti ni pour les haïtiens si tout le monde persiste et signe dans cette direction.

Nous avons toujours voulu rentrer dans la tête des décideurs d’Haïti pour essayer de capter leurs points de vue sur la situation du pays. Les entendre dire justement ce qu’ils racontent à leurs femmes, leurs enfants, leurs amis, leurs amants, leur maîtresses quand ils rentrent de mission. Les discours souvent trop optimismes contrastent de façon flagrante avec la réalité du pays.

Personne n’ose introduire le doit dans la plaie pour essayer de la guérir. On évite de crever l’abcès. Sans trop savoir pourquoi. Les discours résonnent faux. Divergents. Creux et vides.

Que l’actuel président essaie de tenter un coup de force pour rester au pouvoir est aussi nul et inutile que les voix de l’opposition qui scandent à qui veut l’entendre que René Preval devra quitter le pouvoir sous la pression des manifestations qui vont s’intensifier dans tous le pays.

Elles le sont tout aussi bien, l’écho des voix qui reprennent ces refrains désuets et démodés qui réclament le retour de tous les exilés politiques y compris l’ancien prêtre-défroqué-président Aristide.

Et quand un politicien voulant se mettre du côté de la faveur des hordes lavalassiennes, clament haut et fort que l’ancien tout-puissant de Tabare doit revenir en Haïti, c’est carrément indécent.

Haïti aujourd’hui a besoin de compétences réelles pratiques. Haïti doit faire la cour aux investisseurs. Si Jean Bertrand Aristide et Jean Claude Duvalier sont capables de démontrer qu’ils peuvent se ranger dans l’une de ses catégories, qu’ils demandent là ou ils se trouvent cachés des autorisations de laisser leur terre d’exil. Le cas échéant qu’ils oublient Haïti comme nous tous nous essayons d’enterrer ce passé que nous n’avions jamais su gérer.

L’héritage de ces deux dictateurs est trop lourd à porter. Leur poids n’a cessé de nous handicaper.

Après deux siècles, l’activité politique en Haïti continue a se renfermer dans des moules morbides. La lutte pour le pouvoir et le pouvoir à tout prix. Nos politiciens sont incapables de comprendre aujourd’hui que la donne a changé dans le monde. Le pouvoir politique n’est qu’une sorte facétie, une sorte de leurre et que l’utilité de ce pouvoir est justement de protéger et sauvegarder le vrai pouvoir, le pouvoir économique des puissants.

Tandis que le monde s’engouffre la tête et le cul en avant dans une crise financière sans précédent, Une crise qui semble dépasser toutes les compétences politiques actuelles, en Haïti nous ne nous posons pas les questions adéquates. Personne ne se demande ce que deviendra le pays si sous l’effet de la crise, les pays qui ont promis de l’argent à Haïti se retrouvaient dans l’obligation de ne pas les honorer.

Peu de gens se soucie de comment agir pour essayer de mutualiser et de tirer le maximum de profit du peu que l’on recevra de ces sommes mirobolantes promises.

Si on se dépouillait une fois pour toutes de la langue de bois, on dirait ces vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire, même quand elles réfléchissent les caractères de l’évidence.

Après la lecture d’une approche savante d’un ancien diplomate haïtien sur ce qu’il a intitulé le « pari » américain en Haïti ou il était question de la vision américaine de la reconstruction d’Haïti, un commentaire a beaucoup attiré mon attention. Le lecteur considéra que pendant l’exécution du plan américain, on devrait administrer des somnifères à tous les haïtiens ; de façon à ce que le projet puisse être conduit jusqu’au bout sans encombres.

Aujourd’hui, le pire ennemi des haïtiens ne doit pas être déniché au sein de la communauté internationale. Le pire ennemi d’Haïti est Haïti. Si un effort n’est pas fait pour éradiquer ces pratiques qui nous ont acculés au bord du gouffre avant le 12 janvier 2010.

Ceux qui veulent sérieusement aider Haïti doivent eux aussi tenir compte du côté archaïque et non adapté de leurs visions d’antan pour balayer tous ces déchets qui ont été érigés comme base de notre modus operandi pendant des siècles.


SI SEULEMENT ON POUVAIT ETRE SERIEUX CETTE FOIS-CI !

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