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vendredi 30 avril 2010

La Téléco passe officiellement sous le contrôle de Viettel

La « disparition » de la Téléco au profit de la NATCOM effective au terme d’une période de transition de 2 mois
La compagnie nationale de télécommunications (Téléco) est officiellement passée jeudi soir sous le contrôle de la firme de télécommunications vietnamienne Viettel au terme de plusieurs mois de négociations menées avec l’assistance de la Société financière internationale, une filiale de la Banque mondiale.
Viettel détient 60% de la NATCOM, la société nouvellement constituée, dans laquelle l’Etat haïtien, via la Banque de la République d’Haïti (BRH), possède les 40% restants.
L’accord dit de « modernisation » de la Téléco a été paraphé, côté haïtien, par le gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel, le directeur du Conseil de Modernisation des entreprises publiques, Yves Bastien et le directeur général de la Téléco Michel Présumé.
Une période de transition de deux mois est ouverte au cours de laquelle les dirigeants de Viettel assureront la mise en place des nouvelles structures de direction de la compagnie. Une douzaine d’ingénieurs vietnamiens sont déjà à pied d’œuvre en vue d’assurer un service minimum à la clientèle avant de grands travaux de développement de l’entreprise. Il est précisé en ce sens que la compagnie réhabilitera le réseau filaire, la NATCOM ne devant pas être entièrement « wireless ».
Les responsables haïtiens ont expliqué qu’il n’y avait aucune autre issue pour la Téléco que d’être privatisée. Ils soutiennent que l’erreur majeure ayant entrainé la chute vertigineuse de celle-ci de 100% à 4% du marché a été le fait que la libéralisation du marché des télécoms a précédé des restructurations majeures de la Téléco. De nouvelles firmes de téléphonie sont venues avec des capitaux frais et de nouvelles normes de gestion et de marketing, alors que la Téléco demeurait une vache á lait pour les pouvoirs politiques, avec un personnel pléthorique non qualifié et des équipements faisant l’objet de toutes sortes d’actes de sabotage. Le gouverneur de la Banque centrale explique que cette institution soutenait douloureusement la Téléco à raison de 1 million de dollars par mois et que cette situation ne pouvait plus continuer. Ce fut également la Banque centrale qui finança à hauteur de 675 millions de gourdes le « dégraissage » de l’entreprise, en l’occurrence la réduction à sa plus simple expression du personnel jugé trop nombreux de celle-ci.
A ce sujet, Charles Castel, Michel Présumé et Yves Bastien ont de nouveau rejeté les allégations des employés licenciés sur les abus dont ils auraient été l’objet. Leur renvoi a été réalisé conformément aux prescrits du Code du travail et la plupart d’entre eux ont perçu 18 mois de salaires, ont-ils déclaré, l’air agacé, à des journalistes qui voulaient débattre de la question.
Forts, disent-ils, de leur expérience au Cambodge et au Laos, les dirigeants de Viettel ont promis de hisser la Téléco au sommet de la technologie. Les responsables haïtiens présents à la cérémonie de signature de l’accord ont à ce sujet donné la garantie que celui-ci ouvre la voie à la mise en place des infrastructures technologiques et informatiques nécessaires au développement. Grace à la mise en place d’un vaste réseau de fibres optiques à travers le pays d’ici 3 ans, Haïti se placera bientôt parmi les pays de la région les mieux pourvus en la matière.
Les 1.045 employés actuels de la compagnie ont la garantie d’être maintenus à leurs postes moyennant leur rendement et leur capacité d’adaptation aux nouvelles normes de travail et de fonctionnement.
Interrogés sur leur coopération avec les compagnies de téléphonie sur place, les dirigeants de Viettel ont assuré qu’elle sera normale. Elle ne mettra cependant pas en cause leur propre stratégie de développement, déclarent-ils. La firme Viettel qui prend officiellement les rênes de la Téléco appartient à l’armée vietnamienne. Elle projette bientôt de s’installer également à Cuba.[jmd/Radio Kiskeya]

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