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dimanche 11 avril 2010

Haiti-Stade Sylvio Cator: On nous expulse comme des animaux

Dans une atmosphère de colère et de désespoir, les autorités haïtiennes ont poursuivi samedi l'évacuation commencée la veille du stade national d'Haïti Sylvio Cator, transformé en centre d'hébergement depuis le séisme du 12 janvier. Plus de 7,000 personnes soit près de 1200 familles vivaient sur le gazon synthétique et dans les tribunes du stade depuis le séisme.
Des détachements de la police nationale d'Haïti (PNH) ont entrepris vendredi soir de détruire les tentes et habitations de fortune. Avant de tenter de vider le stade, les responsables ont remis des tentes aux occupants en les priant de quitter les lieux qui doivent subir des réparations en prévision de la prochaine reprise des activités sportives suspendues depuis le 12 janvier.
«Ce terrain a accueilli des compétitions internationales officielles, le roi Pelé a joué ici, Ronaldo, Ronaldinho et compagnie. C'est aussi ici qu'Haïti a obtenu son unique qualification à une phase finale de coupe du monde de football, en 1974», explique Rolny Saint-Louis directeur du stade.






«Il faut faire revivre le football. Il y a des joueurs qui attendent de pouvoir rejouer et nourrir leurs familles de leur métier», a soutenu M. Saint-Louis chahuté par des sans abri qui l'accusent d'avoir utilisé la force pour les déloger.
«Quand on nous expulse comme des animaux sans nous dire où nous allons dormir le soir, sans nous offrir une alternative, c'est irresponsable car des familles vont finir dans la rue», s'est exclamée Edelyne dont la mère souffre de graves blessures à la tête reçues lors du séisme.
«Nous sommes obligés d'abandonner les lieux, mais nous ne savons pas où nous allons poser les maigres biens récupérés de notre maison détruite», se lamente Laurette mère de quatre enfants, debout devant son ancienne demeure faite de morceaux de toiles et de bouts de plastique.
«Rien n'a été préparé pour les accueillir dans un autre centre. Le gouvernement n'est pas sérieux. Dans n'importe quel autre pays ont aurait fait différemment. On ne respecte pas les gens ici», peste Ricard Pierre, errant au milieu du stade.
Après avoir pris le contrôle du stade, les responsables vont travailler avec l'aide des Taïwanais qui ont promis d'installer une nouvelle pelouse et de réparer les tribunes avant la reprise du championnat de football.
De fortes averses tombées vendredi soir sur la capitale ont surpris de nombreuses familles délogées qui n'avaient pas encore réussi à trouver un autre abri.
N/ Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17489

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