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samedi 13 février 2010

Haïti rend hommage à ses morts, un mois après

Le Président Préval loue le "courage" de ses compatriotes et les convie à la reconstruction du pays, lors d’une cérémonie oecuménique organisée un mois après le séisme destructeur
vendredi 12 février 2010, Radio Kiskeya
Le Président René Préval a salué vendredi le "courage exemplaire" du peuple haïtien et invité ses compatriotes à "sécher leurs larmes afin de se tourner vers la reconstruction du pays", lors d’une cérémonie œcuménique qui a marqué le premier mois du séisme dévastateur du 12 janvier commémoré dans différentes régions où se sont tenus des rassemblements religieux.
"Le gouvernement s’et inspiré de votre courage pour se remettre au travail", a répété le chef de l’Etat vêtu de noir et de blanc, en signe de deuil, à l’instar de plusieurs centaines de personnes présentes à l’Université Notre-Dame d’Haïti (UNDDH). Dans la foulée, il a reconnu qu’il était incapable de s’adresser à la nation aux premières heures de la catastrophe "tant la situation était désastreuse et les cadavres innombrables" un peu partout à Port-au-Prince.
Mettant en avant son statut de "simple père de famille" lors de la cérémonie, M. Préval a fait savoir que tous les haïtiens, comme lui qui a perdu son cousin Jacques Préval, sont sortis victimes du tremblement de terre.
Enfin, le Président a exhorté ses compatriotes à accompagner dans leurs prières Bill Clinton, l’ex-Président américain et Représentant spécial de l’ONU chargé de l’aide post-désastre et de la reconstruction d’Haïti.
Rentré chez lui vendredi après avoir été opéré du cœur jeudi soir à New York, l’ancien chef de la Maison Blanche a réaffirmé sa volonté de maintenir ses engagements vis-à-vis d’Haïti, n’hésitant pas à se montrer optimiste sur l’avenir du pays ravagé par le cataclysme.
Dans une rare manifestation d’œcuménisme et de tolérance religieuse en Haïti, des leaders des églises catholique, protestante, épiscopale, du Vodou et de la communauté musulmane se sont associés à l’hommage aux victimes du 12 janvier retransmis en réseau par des stations de radio et de télévision.
Dans son message de circonstance, l’Evêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Joseph Lafontant, a estimé que le tremblement de terre avait au moins la vertu de donner un élan de solidarité à une société désespérément accrochée aux "préjugés" et aux valeurs de "l’individualisme suicidaire". Prônant un retour à un mode de vie traditionnel plus simple, le prélat appelle les rescapés de la tragédie à se pencher sérieusement sur l’avenir de leur pays "brutalement sevré de tous les symboles de pouvoir".
Pour sa part, le pasteur Franck Petit, représentant de la Fédération protestante d’Haïti, a souhaité que l’adversité porte les haïtiens à adopter une autre conception de la vie basée sur les valeurs chrétiennes.
Mgr Jean Zaché Duracin de l’église épiscopale d’Haïti a indiqué que les citoyens devaient tirer les leçons qui s’imposent à la suite d’une tragédie qui, tout compte fait, n’a épargné personne.
De son côté, "l’Ati national", Max Beauvoir, chef suprême des vodouïsants, affirme qu’après la mort d’environ 250.000 personnes, il revient aux vivants de s’atteler à la difficile tâche de la reconstruction d’Haïti.
Se présentant comme un rescapé du 12 janvier, le maire de Port-au-Prince, Jean-Yves Jason Muscadin, a invité ses concitadins à entrer dans une réflexion profonde sur les causes du bilan incroyablement lourd du séisme et l’avenir de la capitale.
Dans l’assistance on notait la présence du Premier ministre Jean-Max Bellerive, accompagné de plusieurs ministres, du président a.i de la Cour de cassation, Me Georges Moïse, des présidents du Sénat Kély Bastien (blessé lors des événements), de la Chambre des Députés, Levaillant Louis-Jeune et de l’ancien chef de gouvernement Jacques-Edouard Alexis.
Peu après la cérémonie, le Président René Préval a rendu visite à des protestants qui participaient au lancement de cinq journées nationales de prière et s’est, à l’occasion, offert un bain de foule, au Champ de Mars (centre de la capitale).
Un mois de deuil national a été décrété qui prendra fin le 17 février.
Selon des statistiques officielles confuses, le tremblement de terre de 7,3 sur l’échelle de Richter a fait au moins 217.000 morts, environ 200.000 blessés et 1,2 million de sinistrés. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article6530

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