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samedi 27 février 2010

HAÏTI NE COÛTERA PAS CHER AUX ASSUREURS

GHISLAIN DE MONTALEMBERT
26/02/2010 | Mise à jour : 14:20
Plus de 200 000 morts, peut-être 300 000 selon les dernières estimations du président René Préval. Le bilan macabre du séisme d'Haïti se précise. Son coût, pour les sociétés d'assurances, également. Selon une note interne du groupe Scor (cinquième réassureur mondial) que nous nous sommes procurée, il se situe aux alentours de 200 millions de dollars (environ 148 millions d'euros). Un chiffre dérisoire au regard des dégâts matériels, estimés à près de 14 milliards de dollars (10,7 milliards d'euros) par la Banque interaméricaine de développement. L'explication ? Seulement 0,28 % de la population haïtienne était assurée, révèle Scor, pour des biens principalement situés dans les environs de Port-au-Prince et sur les plages dans le nord du pays. «Dans un pays comme Haïti, la nourriture et le logement concentrent l'essentiel des revenus. L'assurance est un luxe que seuls peuvent s'offrir quelques groupes industriels, et la population la plus aisée», commente Jean-Paul Conoscente, responsable de la zone Amériques chez Scor Global P&, à New York. Le gouvernement haïtien participe par ailleurs au Caribbean Catastrophe Risk Insurance Facility (CCRIF), un pool sponsorisé par la Banque mondiale permettant aux Etats des Caraïbes d'acheter une couverture d'assurance « catastrophes ». Mais les sommes versées par le CCRIF à Haïti ne devraient pas dépasser 8 millions de dollars (5,9 millions d'euros).
Comment se prémunir du pire dans les pays les plus pauvres de la planète ? C'est une question sur laquelle planchent les assureurs. Certains voient dans la micro-assurance une solution d'avenir, d'autant qu'elle permet par la même occasion de créer une demande nouvelle sur des marchés au potentiel colossal. Le principe : offrir aux populations déshéritées des formules d'assurances adaptées à leurs moyens. Fin 2009, Scor a par exemple investi dans LeapFrog, le premier fonds de micro-assurance au monde, lancé par Bill Clinton en 2008. Ce fonds compte déjà 25 millions de bénéficiaires en Afrique et en Asie...

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