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lundi 22 février 2010

Des parents adoptants en colère veulent se rendre en Haïti


Marion Souzeau | 22.02.2010, 15h47 | Mise à jour : 20h19
«Pourquoi notre enfant n'est pas considéré comme les autres ?». Voilà plus d'un mois que Christine et son mari attendent le rapatriement de Mickenson, leur fils adoptif toujours bloqué en Haïti depuis le séisme.
Considérant que «Bernard Kouchner ne [leur] donne pas le choix», ce couple de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) a décidé de se rendre là-bas «au péril de [leurs] vies» pour ramener leur petit.
Leur cas est loin d'être isolé : au total, 116 familles françaises réclament actuellement le transfert de leurs enfants. Toutes ont obtenu, avant la catastrophe, un jugement d'adoption valide. Mais le ministère des Affaires étrangères, qui avait décidé d'accélérer l'évacuation des orphelins haïtiens en cours d'adoption, a décidé de faire machine arrière. Aucun rapatriement n'a eu lieu depuis le 11 février dernier. «Sur les 371 enfants rapatriés jusqu'ici, certains retours d'expérience ne sont pas positifs», justifie-t-on au Quai d'Orsay.
Le Quai d'Orsay fait valoir l'intérêt supérieur des enfants
Le porte-parole du ministère, Bernard Valero, a donc annoncé lundi l'envoi en Haïti, «dans les meilleurs délais», d'une équipe de pédopsychiatres. Ils auront pour mission de rencontrer les enfants adoptés afin de leur assurer une arrivée en France «dans les meilleures conditions». «Même si nous comprenons parfaitement l'impatience des familles, ce temps de travail et de conception est un temps nécessaire de respect de l'enfant», fait valoir le porte-parole, alors que le projet de création d'un «sas» en Guadeloupe a également reçu l'aval du Premier ministre la semaine dernière.
Interrogé sur l'intention de certaines familles de rejoindre «l'île martyre», le Quai d'Orsay répond qu'il ne peut pas les en empêcher. «Les vols commerciaux ont repris, rappelle-t-on. Mais ces familles ne pourront pas partir avec leurs enfants si l'ambassade ne leur a pas délivré de laisser-passer».
Malgré les mises en garde de certains spécialistes de l'enfance, Christine juge l'attitude du gouvernement. «inadmissible». «Là-bas, les émeutes gonflent de plus en plus et il y a eu encore une secousse ce lundi. La directrice de la crèche où se trouve Mickenson est très inquiète. Nous ne pouvons pas laisser notre fils dans cette situation», s'insurge-t-elle.
http://www.leparisien.fr/seisme-haiti/des-parents-adoptants-en-colere-veulent-se-rendre-en-haiti-22-02-2010-825210.php

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