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mercredi 7 octobre 2009

SANTE PUBLIQUE A ELIAS PINA: Les haïtiens remplissent l’hôpital pour des soins gratuits

Adriana Peguero - 10/7/2009

LES PERSONNES INTERROGEES SIGNALENT QU'ICI LE SERVICE EST BON ET QUE DANS LEUR PAYS IL EST DEFICIENT ET COUTEUX

Comendador, Elías Piña.- Le personnel  de l'hôpital Rosa Duarte de cette province doit chaque jour couvrir la demande de patients haïtiens qui viennent à la recherche de soins de santé dans le centre d'assistance parce que dans leur pays ça leur coûte de l'argent et ils ne sont pas en mesure de payer.

« Je réside ici depuis trois ans j'ai accouché ici de mes trois enfants dans cet hôpital, parce que l'on me soigne très bien. Ici je ne paie rien et on me donne tout. Quand mes enfants sont malades je les amène ici et ils guérissent » a déclaré Sonia Bautista, de 28 ans et mère de sept enfants.

Elle accoucha ici le premier de ces trois enfants et à cause des attentions reçues du personnel médical qui travaille à l'hôpital Rosa Duarte, elle décida vivre de ce côté de l'île ou elle accouchera deux autres enfants. Elle a fait savoir que depuis qu'elle habite ici, ses enfants elle ainsi que  son mari mangent deux fois par jour.

Selon les témoignages du personnel médical du centre de soins, la tache la plus difficile, ils la réalisent avec les femmes haïtiennes, qui voient la toute première fois un médecin quand débute les contractions de l'accouchement ou qui arrivent après avoir mis bas pour que les médecins terminent le travail.

La directrice de la section d'épidémiologie, Natividad Fortuna, a précisé que la presque totalité des patients qui arrivent d'Haïti sont des patientes à haut risque, pour cette raison il faut administrer des médicaments couteux à elles et à leurs enfants quand ils naissent.

« Ici arrivent des patientes haïtiennes en plein labeur d'accouchement, jetées à l'arrière d'une camionnette et voire en motos, mais dès qu'elles arrivent elles reçoivent les mêmes soins que les dominicaines, parce que nous n'avons ni drapeau ni distinction de couleur » a dit l'épidémiologiste Fortuna.

La spécialiste a informé que les cas de femmes enceintes qui arrivent avec un décollement du placenta sont très fréquents et que régulièrement les parents des malades disparaissent, pour cela le centre de santé doit payer le coût du sang dont elles ont besoin.

«  Ici on vit au four et au moulin tous les jours avec ces patientes », a-t-elle ajouté. Selon les données établies et divulguées par la Secrétairerie d'état à la santé publique, les patientes haïtiennes demandent 70% des services de a section gynéco-Obstétrique de l'hôpital Rosa Duarte.

La Docteur Fortuna a informé que le mois dernier ont été réalisés 40 accouchements  de mères haïtiennes dans le centre de santé, tandis que 279 haïtiens furent reçus en consultations, 27 patients furent admis et 98 furent admis par les services des urgences.

Elle a fait savoir aussi que les femmes haïtiennes traversent à Elias Piña pour faire vacciner leurs enfants sans payer un centime.

Ici on reçoit des femmes enceintes en situation de malnutrition qui ont été hospitalisées d'une semaine à trois mois et quand nous les faisons sortir, nous devons chercher et payer l'ambulance pour les ramener parce que les parents disparaissent comme par magie » ajouta-t-elle.

Elle informa que plus de 40% du budget consacré à l'hôpital Rosa Duarte est consommé par des haïtiens.

« Ici, il nous arrive de tout depuis Haïti. Nous recevons des patients avec des plaies par balles, à coup de machettes, tabassés, femmes enceintes, enfants malnutris entre autres cas.  Il est vrai que les cas des patients qui nous arrivent à notre hôpital sont les cas les plus critiques car ils nous arrivent déjà bien détériorés », a-t-elle ajouté.

Manque d'éducation.

Le docteur Magrus Philizaire, de nationalité haïtienne, gradué de l'Université d'Etat d'Haïti, spécialiste en gynéco-obstétrique, dit que généralement les patientes haïtiennes  qu'il reçoit au centre hospitalier ignorent même la date de leurs dernières règles, se qui rend difficile le travail à réaliser avec et pour eux.

Il prit comme exemple le cas de Dalinda André qui arriva à l'aube pour accoucher et qui n'avait pas réalisé un seul contrôle prénatal.

Ce sont des patientes dont la prise en charge reste très difficile, parce que l'on ne sait pas sur quoi on va tomber. Parfois il s'agit d'une grossesse gémellaire et on s'en rend compte au moment de la délivrance. Ce sont des patients difficiles » a-t-il souligné.

Il a souligné que les complications majeures touchent ces patientes, parce que le médecin doit partir de zéro pour pouvoir réaliser un bon travail. «  On dépense beaucoup de ressources dans la prise en charge de ces patientes. Bon, quand elles arrivent avec le placenta explosé ce que nous faisons en premier c'est de préserver la vie de la patiente et si le produit est viable, nous cherchons la manière de le sauver lui aussi » a-t-il ajouté.

Cependant, il a évoqué qu'une fois la patiente  haïtienne est admise  en conditions délicates de santé, l'hôpital assume ses dépenses, et ceci même s'il faut aller chercher du sang ou des médicaments en dehors de l'institution hospitalière.

Le médecin a expliqué que la grande majorité de femmes haïtiennes qui accouchent à l'hôpital Rosa Duarte ont entre 15 et 18 ans.  Il indique que entre 18 et 25, la grande majorité ont déjà eu trois ou quatre enfants.

Dans le centre, on a appris aussi qu'il est appliqué le programme de transmission verticale  pour éviter que les enfants de mères VIH(+) ne s'infectent, mais selon ce que rapporte la Docteur Fortuna, plusieurs fois, les efforts réalisés en faveur de ces patientes sont vains.

De son côté, la docteur Delia Alcantara, chargée de l'unité d'Attention Intégrale, a expliqué que les mères entre 15 et 34 ans sont les plus affectées parce que aucune d'elles ne protège leurs enfants du VIH, parce qu'ils méconnaissent les bénéfices de la procédure et ne visitent pas le centre avec une certaine régularité.

Elle dit  que quand le diagnostic est fait chez une patiente  au début de la grossesse, celle-ci disparaît et revient  le jour de l'accouchement et le principal inconvénient  c'est qu'elles donnent de fausses adresses et des noms fictifs, il est donc impossible de les localiser.

« Nous partons à leur recherche, mais personne ne les connait. Nous avons des cas d'enfants nés sains, mais les mères les ont allaités malgré les avertissements de ne pas le faire et ils sont donc été infectés, alors elles reviennent avec les enfants en état critique et là nous ne pouvons plus faire grand-chose » a-t-elle dit. Elle a signalé le fait qu'un nombre considérable de femmes HIV + accouchent à la maison parce qu'elles sont conscientes de leur condition et vont à l'hôpital pour une révision et après elles disparaissent à nouveau.

Elle a expliqué aussi que l'on peut difficilement convaincre ces patientes du fait qu'elles doivent interrompre la grossesse par césarienne, parce qu'elles disent ne pouvoir compter sur l'aide de personne, elles préfèrent donc les accouchements par voie basse.

Dalinda, qui est libre du virus, déclare que malgré le fait qu'elle a accouché de six enfants et qu'elle n'ait que 26 ans, elle ne se soumet pas à une chirurgie de stérilisation par peur de la procédure et préfère accoucher.

ON DIT QUE LE SERVICE DE SANTE EST POUR TOUT LE MONDE

La docteur Natividad Fortuna a informé que des familles haïtiennes ont l'habitude d'abandonner leurs parents au centre hospitalier et l'institution a dû les envoyer chez eux dans leur pays en couvrant les frais du transport en ambulance. «  Autre cas insolite c'est quand ils meurent, ils nous laissent les cadavres et nous ne possédons d'aucune formule pour retrouver les parents » dit-elle.

Dans ce cas , dit-elle, l'hôpital achète le cercueil, cherche l'ambulance et transporte le cadavre au cimetière et paie la place pour la sépulture.

Elle expliqua que souvent des cadavres ont été transportés vers Haïti pour la remise à des parents, mais ceux-ci n'apparaissent jamais, parce que personne ne les connait, et il ne nous reste plus de recours que de les ramener en République Dominicaine et l'enterrer au cimetière municipal de la Communauté Margarita, à Elias Piña. Se cas se produisent même avec des patients amenés par des parents.

De son côté, le docteur Jean Fritznel, de nationalité haïtienne et qui travaille dans la section de pédiatrie, dit que les enfants qu'il reçoit en provenance d'Haïti, arrivent  en conditions critiques.

Il a informé que les principales affections dont souffrent ces enfants correspondent à des maladies respiratoires, pneumonie et un grade élevé de malnutrition.

Il a aussi cité le fait que beaucoup d'enfants arrivent avec des cas de dermatose, diarrhée aiguë, parasitose entre autres maladies.

Traduction Haïti Recto Verso

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