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mardi 10 mars 2009

Ban Ki-moon et Bill Clinton se posent en défenseurs de la cause haïtienne

Ban Ki-moon et Bill Clinton se posent en défenseurs de la cause haïtienne Le développement économique et social, la sécurité alimentaire et l’amélioration de l’écosystème constituent les principales préoccupations du Secrétaire général de l’ONU et de l’ancien Président des Etats-Unis déterminés à rendre la communauté internationale plus réceptive ; aux côtés du Président Préval et devant la mobilisation des pro-Aristide, Clinton lâche une bombe politique en demandant aux haïtiens de se tourner vers "l’avenir"
mardi 10 mars 2009, Radio Kiskeya
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et l’ex-Président américain, Bill Clinton se sont engagés lundi à faire la promotion de la cause d’Haïti auprès de la communauté internationale lors d’une visite officielle de 24 heures au cours de laquelle ils devaient continuer à mettre l’emphase mardi sur la relance de l’économie nationale alors que les partisans d’Aristide ont vainement tenté d’accaparer l’événement en réclamant le retour de leur leader.
"Nous sommes venus en Haïti avec le président Clinton pour faire part de notre solidarité au peuple haïtien et pour mettre les défis auxquels le pays est confronté en tête des priorités de la communauté internationale", a affirmé M. Ban à son arrivée avant de reprendre un peu plus tard le même discours lors d’un point de presse conjoint avec le Président René Préval et l’ancien leader démocrate américain. Intervenant en soirée au Palais National (siège de la Présidence), M. Ban s’est déclaré conscient des graves difficultés économiques et sociales auxquelles le pays est confronté depuis le passage dévastateur de quatre cyclones en automne 2008 et dans le contexte international actuel marqué par une sévère crise économique et financière. Est-ce pourquoi, il affirme miser beaucoup sur les retombées économiques et environnementales qu’aura pour Haïti la prochaine conférence internationale des donnateurs prévue en avril à Washington. Le patron de l’ONU a aussi insisté sur le rôle que doivent jouer aux côtés du gouvernement et des partenaires d’Haïti, le parlement, les partis politiques et la société civile dans les efforts visant à offrir de nouvelles opportunités au peuple haïtien. Il a enfin salué le leadership du chef de l’Etat haïtien après avoir rappelé l’accueil chaleureux dont il avait été l’objet au cours de sa première visite en Haïti, en août 2007. « Plus que jamais, nous avons besoin du soutien de la communauté internationale pour renforcer la détermination des haïtiens dans leur lutte pour la stabilité, la paix et le bonheur » a, pour sa part, déclaré le Président Préval dans son allocution de circonstance en présence de la Première ministre Michèle Pierre-Louis, des membres de son gouvernement et du chef de la Mission de stabilisation de l’ONU, Hédi Annabi. Le dirigeant haïtien, qui s’est félicité de l’intérêt de ses hôtes pour l’avenir d’Haïti, dit espérer que la présence de MM. Ban et Clinton à Port-au-Prince aidera le pays à franchir un pas important dans la bonne direction. René Préval en a profité pour exprimer son étonnement face à la décision des bailleurs de fonds de réduire de plus de 40% leur appui budgétaire à Haïti au moment où les ressources manquent cruellement pour répondre aux besoins de la population. Il a enfin réitéré sa volonté de travailler avec le secteur privé et de faciliter la mise en place du cadre législatif, administratif et normatif nécessaires à la création d’emplois et à la relance de la croissance économique. De son côté, M. Clinton a affiché une grande confiance quant à l’avenir d’Haïti malgré les épreuves actuelles découlant en grande partie des ouragans et tempêtes tropicales enregistrés l’année dernière. « Même si les pertes ont été très élevées, la détermination du peuple haïtien à construire un meilleur avenir est encore plus grande », a estimé, dans une déclaration conjointe avec René Préval et Ban Ki-moon, l’ancien Président qui a souligné la présence dans sa délégation de représentants de la société civile et d’hommes d’affaires américains, canadiens et irlandais.
Chaque investissement contribuera à renforcer les opportunités économiques a-t-il indiqué, renouvelant sa volonté de continuer à accompagner le peuple haïtien à travers sa fondation, Clinton Global Initiative, très impliquée dans la lutte contre le Sida et qui a réalisé d’importantes levées de fonds au profit du pays. Par ailleurs, Bill Clinton a cité comme exemple de courage et de détermination le cas d’une adolescente haïtienne de 17 ans atteinte du VIH/Sida. Cette fille, aujourd’hui très épanouie aux Etats-Unis grâce à sa volonté de vivre et à celle de ses parents, était dans un état grabataire, il y a quelques années, a martelé l’ancien chef de l’Etat. Il présente comme une source d’inspiration dans laquelle il puise tous les matins, la photo de la jeune haïtienne accrochée au mur de son bureau à New York.
D’une tonalité résolument politique, William Jefferson Clinton a aussi invité les haïtiens à se tourner vers l’avenir dans une allusion à peine voilée aux nombreuses pancartes et banderoles que brandissaient les lavalassiens avec des inscriptions en anglais pour remercier l’ancien numéro un américain et exiger, du même coup, le retour de l’ex- Président Jean-Bertrand Aristide.
« L’une des choses importantes que je peux vous dire est que votre avenir peut être meilleur que votre passé », a martelé l’ex-chef de la Maison Blanche à l’origine, en 1994, d’une intervention militaire qui avait permis à Aristide de reprendre le pouvoir trois ans après avoir été victime d’un coup d’Etat militaire. Ils étaient plusieurs centaines à gagner les rues, les partisans de l’ancien Président exilé en Afrique du Sud. Mais, grande a été leur déception.
Annette Auguste « Sò Ann », René Civil, Jacques Mathelier et les militants de base n’ont, en effet, jamais pu rattraper la délégation de haut niveau à l’aéroport international Toussaint Louverture, à Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince) ou encore devant le Palais National.
Dans le plus grand bidonville de la capitale où Ban Ki-moon et Bill Clinton s’étaient rendus peu après leur arrivée, l’ancien Président américain a procédé à la distribution de produits alimentaires en compagnie de la star haïtiano-américaine du hip-hop Wyclef Jean et du chanteur de Compas Direct Michel Martelly dit Sweet Micky.
Promoteur d’œuvres humanitaires en faveur des démunis dans le cadre des activités de sa fondation Yélé Haïti, Wyclef Jean a plaidé pour une « révolution mentale, sans armes » dans son pays d’origine dont la cause, dit-il, bénéficie aujourd’hui de l’attention du Président Barack Obama, de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton et de son mari, Bill. La délégation devait laisser Port-au-Prince mardi matin peu après une conférence de presse conjointe de MM. Ban et Clinton. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5741

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