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lundi 26 janvier 2009

Pour une meilleure connaissance d’Haïti par les Français

lundi 26 janvier 2009
P-au-P., 26 janv. 09 [AlterPresse] --- La plateforme associative Collectif Haïti de France (CHF) prône une meilleure connaissance d’Haïti par les Francais, selon son président, Paul Vermande, qui vient de terminer une visite en Haïti.
Près de 90% de la population française ne connaît rien d’Haïti, ni de l’histoire commune qui existe entre ces deux pays, soutient Vermande lors d’une conférence prononcée la semaine dernière à Port-au-Prince.
« Nous demandons qu’il y ait, dans les livres d’histoire, des chapitres consacrés à l’esclavagisme, à l’indépendance d’Haïti et tous les problèmes qui en ont découlé, dont la dette », explique Vermande.
Le CHF entreprend un travail de sensibilisation en France sur la question haïtienne et a décidé d’accorder, cette année, une attention particulière à la question de la sécurité alimentaire en Haïti. Une campagne de lobbying est lancée sur le sujet auprès de l’Union Européenne.
L’un des objectifs du CHF réside dans la coordination des associations membres pour leur permettre de partager leurs expériences sur des dossiers communs. Le Collectif entretient des relations de partenariat avec plusieurs associations haïtiennes, dont le Groupe Médialternatif.
Des associations membres de la région Rhône-Alpes, par exemple, prévoient, pour l’année 2009, de focaliser leur attention sur la valorisation, la commercialisation de l’artisanat dont le fer découpé, des produits alimentaires exportables, la confiture et les fruits séchés afin d’opérer une dynamique d’économie solidaire avec les producteurs locaux.
« En Europe, les gens acceptent de payer un peu plus cher ce genre de produit car ils savent que l’argent servira à une population qui n’a pas été exploitée », souligne Vermande. Reste à faire correspondre ces produits à l’éthique d’hygiène conforme aux normes signées par les pays de l’Union Européenne.
Ce projet doit permettre au pays de fixer ses propres prix d’exportation et « la suppression des intermédiaires garantira un prix d’achat supérieur au court mondial ».
En 2008, l’exposition d’Esclave au Paradis et la diffusion du film Haïti Chérie ont été l’occasion pour le CHF d’organiser des conférences-débats qui ont reçu un bel accueil du public français. « Les Dominicains étaient furieux après l’exposition. Ils sont venus à Paris pour demander son interdiction, puis au Canada et aux USA pour les mêmes raisons », souligne le président du CHF.
Membre du réseau Ass’humanitaire où le CHF assume un rôle de secrétariat, le collectif est intervenu au niveau de l’Union Européenne pour empêcher la signature des contrats économiques avec la République Dominicaine, accusée de ne pas respecter les droits de l’homme à l’égard des migrants haïtiens.
La deuxième rencontre nationale qui s’est déroulée les 18 et 19 octobre derniers dans la Région Rhône-Alpes, a été l’occasion pour les individus et associations membres du CHF de réfléchir en ateliers sur la question « Quelle solidarité entre Haïti et la France ? ».
A cette occasion, des outils de communication ont été mis en place pour effectuer un travail de veille et de suivi dans l’évolution des différentes thématiques et projets. [mv gp apr 26/01/2009 12:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article8033
HRV commente : Pour reprendre une belle phrase bien de chez nous, natif-natale : « gwo non kap touye ti chen ».
Haïti Recto verso a participé aux dernières rencontres franco-haïtiennes. Plusieurs sujets d’intérêt ont été débattus. Il faut admettre qu’il n’a jamais été question de faire connaître Haïti aux français sinon d’évaluer l’action des associations en Haïti.
Il y a eu quelques sujets très intéressants car il y a aujourd’hui de vrais spécialistes de l’humanitaire et de la solidarité internationale. C’est comme pour les critiques d’art, il ya un lexique à apprendre et à savoir utiliser.
Tandis que les organisateurs de ces rencontres s’époumonent à trouver des solutions aux problèmes rencontrés en Haïti, les membres des associations préfèrent exhiber avec une certaine fierté la configuration de leurs activités avec les pauvres, les démunis, les laissés pour contre. Il faut dire que cette satisfaction de pouvoir aider les autres, cache une certaine perversité et voire une perversion de l’action humanitaire qui par définition devrait s’inscrire dans un contexte beaucoup plus humble.
Quand vous participez ou vous assister à ces rencontres assurez-vous d’avoir à portée demain les flyers avec quelques visages de petits haïtiens affamés. Car après le bonjour, la question qui ne rate pas c’est que faites vous en Haïti ? La meilleure réponse pour démontrer que l’on ne vient pas à une expo-misère c’est de dire en Haïti je ne fais rien !
On peut aussi noter des prises de position souvent incongrues au niveau des organisateurs de ces rencontres. Bon souvent tout le monde reste sensible au show off. Ce n’est pas le président de la PAFHA qui va nous dire le contraire. Déjà il aura un pincement au cœur en se rendant compte que sa plateforme d’association n’est jamais mentionnée par les journalistes de Alter presse.
S’il est évident que la problématique des migrants haïtiens représente une vraie préoccupation au sein du CHF, le statut de migrant semble trop souvent s’attribuer aux haïtiens travaillant dans les bateys. Ceux qui subissent des affronts à caractères carrément xénophobe et inhumains dans les Antilles françaises ne rentrent pas dans leur définition. Un membre influent du CA du CHF a demandé d’inclure la situation des haïtiens de la Guyane dans l’agenda des activités et il a reçu comme une gifle un refus catégorique.
Donc, si on doit remercier l’effort des membres du CHF il ne faut pas non plus exagérer les choses…Il nous faut beaucoup plus et mieux que cela !

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