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mardi 27 janvier 2009

Enlèvement et exécution de Me Eric Dubosse : Réprobation générale
Le recteur et les étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti ainsi que l’ordre des avocats de Port-au-Prince protestent contre ce nouvel acte barbare qui emporte un professionnel chevronné
lundi 26 janvier 2009,
Radio Kiskeya
L’exécution par ses ravisseurs du pharmacien et avocat Louis Eric Dubosse, 65 ans, a provoqué une onde de choc dans différents milieux, forçant des étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) et les membres du barreau de Port-au-Prince à protester vigoureusement contre ce nouveau crime odieux.
La nouvelle a provoqué lundi matin la stupéfaction générale parmi les étudiants de la faculté d’odontologie qui ont aussitôt organisé un sit-in pour réclamer justice. Le professeur Eric Dubosse devait assurer comme à l’ordinaire son cours de jurisprudence.
Depuis la confirmation de ce brutal et lâche assassinat, ses étudiants n’en finissent pas de vanter ses qualités.
Abasourdis, les responsables du décanat de la faculté, avaient du mal à trouver les mots qu’il faut pour traduire leurs sentiments vis-à-vis de ce drame. Rappelant que le disparu était un honnête homme et un éducateur consciencieux, ils soulignent que le kidnapping mortifère a encore emporté un des représentants de l’intelligentsia haïtienne.
Pour sa part, le recteur de l’Université d’Etat, Vernet Henry, s’est déclaré choqué devant la disparition d’un homme qui faisait partie du personnel enseignant de l’UEH depuis 1981. Il qualifie la mort d’Eric Debrosse de coup terrible porté à l’ensemble de la communauté universitaire et en particulier à la faculté d’odontologie où les étudiants lui vouaient une grande admiration.
Le recteur Henry souhaite que les forces de sécurité redoublent de vigilance afin de stopper la machine infernale du kidnapping.
L’exécution de l’ex-otage a également provoqué des remous au barreau de Port-au-Prince où Me Dubosse était régulièrement inscrit. Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Gervais Charles a annoncé qu’une dispense de plaider a été accordée pour toute la journée de lundi en solidarité au confrère disparu. Une pétition a été également lancée en vue d’exprimer les protestations de l’ensemble de la corporation qui seront acheminées au ministre de la justice, Jean Joseph Exumé. Un registre devant recueillir les signatures a été ouvert à cet effet au Palais de justice de la capitale.
Précisant que l’ordre des avocats s’était constitué partie civile face à ce crime qui doit être élucidé, Me Gervais Charles a aussi appelé le titulaire de la justice à relancer des enquêtes, aujourd’hui au point mort, ouvertes sur d’autres cas d’hommes de loi assassinés.
Réginald Delva, expert en sécurité, a déploré le meurtre qui, fait-il remarquer, a été commis –comble de l’ironie- au moment où la Chambre des députés venait tout juste d’approuver la nouvelle loi sur le kidnapping. M. Delva dénonce le refus catégorique des compagnies de téléphonie mobile de coopérer avec la police chaque fois qu’un rapt se produit et entraîne une succession d’appels téléphoniques de la part de ravisseurs en quête de rançon.
Parente de la victime, l’ancienne maire de Port-au-Prince, Dr Marie-Yves Pouponneau Duperval, paraissait très bouleversée dans ses premiers témoignages sur les circonstances dans lesquelles s’est produit le drame. Dans une interview à Radio Kiskeya, elle a raconté que les meurtriers avaient enlevé le sexagénaire mercredi dernier (21 janvier) au moment où il regagnait en voiture son domicile à Delmas 31 (banlieue nord de Port-au-Prince). Son corps méconnaissable a été découvert dimanche matin à Delmas 75 (banlieue est). spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5627
HRV commente :
Tout semble indiquer que nous devrons nous résigner à garder et intégrer le phénomène de kidnapping comme un héritage odieux de la démocratie construite et bâtie par la « gauche tipèpiste », des acquis de 1986.
La délinquance dans une de ses manifestations est très difficile à éradiquer. Beaucoup de pays vivent et acceptent un niveau de violence. Une sorte d’exutoire à l’exclusion, à la différence de classes. Histoire de déblayer et combler les fossés.
Quand on pénètre les antres du kidnapping en Haïti on doit conclure que c’est déjà trop enraciné dans les mœurs de ceux qui justement ont pour mission de surveiller et protéger les citoyens pour prétendre que le phénomène sera contrôlé un jour.

Les autorités en place ne semblent pas avoir les compétences ni le pouvoir nécessaires pour éradiquer le phénomène.

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