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jeudi 9 octobre 2008

L’ONU s’apprête à proroger jusqu’en octobre 2009 le mandat de la MINUSTAH

Haïti est sur la voie du "renouveau politique", a affirmé devant le Conseil de sécurité le chef de la mission onusienne Hédi Hannabi qui annonce la tenue, dans quatre à cinq mois, des prochaines élections, mais craint de nouvelles violences politiques partisanes en Haïti
mercredi 8 octobre 2008,
Radio Kiskeya

Le chef de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (MINUSTAH), Hédi Annabi, a estimé mercredi possible un "renouveau politique" malgré l’ampleur impressionnante des défis, lors d’une ultime intervention devant le Conseil de sécurité à la veille de la prorogation du mandat des casques bleus.
A titre de son représentant spécial en Haïti, le diplomate tunisien présentait le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU rendant compte des principaux faits enregistrés en Haïti depuis le 26 mars dernier et dans lequel Ban Ki-moon recommande le renouvellement pour une année supplémentaire du mandat de la MINUSTAH, soit jusqu’au 15 octobre 2009. Il a aussi souhaité le maintien à son niveau actuel de l’effectif des composantes militaire et policière de la force onusienne. « La Mission doit continuer d’appuyer le processus de stabilisation dans chacun de ces domaines », a affirmé M. Hannabi au nom du Secrétaire général. Il a jugé "indispensable pour la stabilité du pays", la présence de la MINUSTAH qui, soutient le rapport, a joué, à travers ses composantes de sécurité, un « rôle capital » lors des émeutes ayant embrasé Haïti en avril dernier.
Par ailleurs, le diplomate tunisien a estimé que l’urgence née des énormes dégâts causés par les cyclones enregistrés dans le pays ces dernières semaines a facilité la fin de l’impasse politique et l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement après cinq mois d’attente.
Hédi Hannabi note depuis ce dégel politique, une meilleure coopération entre le Parlement et le gouvernement et l’adoption d’une législation autorisant l’Exécutif à instaurer l’état d’urgence afin de venir en aide aux populations sinistrées.
Soulignant le caractère positif de la visite du Président Préval jeudi dernier aux Gonaïves (Artibonite, nord) et de la mobilisation des parlementaires, des membres du gouvernement ainsi que du secteur privé en faveur des régions les plus affectées, le chef de la MINUSTAH dit toutefois redouter la résurgence des "traditionnelles confrontations politiques", à l’occasion des prochaines sénatoriales partielles. "La situation économique générale, encore aggravée par les ouragans, a créé un réservoir potentiel de mécontentement qui pourrait être exploité à des fins politiques", a-t-il prévenu.
Le rapport appelle les dirigeants haïtiens à poursuivre leur collaboration et invite la communauté internationale à apporter une contribution importante, non seulement sous la forme de soutien politique, mais aussi en aidant le gouvernement à fournir ce dont le pays a besoin et à renforcer ainsi sa crédibilité. Un effort conjoint indispensable pour s’assurer qu’Haïti est sur la bonne voie, a fait ressortir M. Hannabi.
Sur le plan politique, la mission onusienne participe à la préparation des élections sénatoriales partielles, qui ne pourront se tenir que "dans quatre ou cinq mois", avec un retard considérable, a annoncé le représentant spécial du Secrétaire général en insistant sur l’importance de ce scrutin.
S’agissant du renforcement de l’autorité de l’Etat, il a rappelé que, depuis l’adoption de la résolution 1780, la force de stabilisation aide les autorités haïtiennes à renforcer le contrôle des frontières terrestres et maritimes du pays.
Enfin, Hédi Hannabi a jugé vital que des progrès soient réalisés pour traiter de la situation sociale et économique d’Haïti. Les efforts de la MINUSTAH ne seront pas couronnés de succès, s’il n’y pas de perspective concrète d’amélioration des conditions de vie de la population. "Les causes des émeutes d’avril persistent", a-t-il averti, en guise de conclusion.
La MINUSTAH, dont l’actuel mandat touche à sa fin, est déployée en Haïti depuis 2004 avec un effectif de 9.000 militaires et policiers internationaux. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5307

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