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lundi 20 octobre 2008

De quoi écumer de rage…
Quand on lit de ces articles décrivant la situation de l’unique hôpital « général » d’Haïtien est très, très loin du compte de la réalité qui s’y vit. Comme on dit chez nous « tande ak wè se dé ! »
L’article publié par le nouvelliste présente des photos qui met en exergue le manque de respect des autorités haïtiennes, de tous les temps y compris les dictatures oligarchiques, comme les dictatures dites prolétaires ou à apparences populaires. Sous le gouvernement des Duvalier comme durant le régime d’Aristide, le seul centre hospitalier du pays n’a jamais été l’objet d’une attention qui traduirait une volonté d’aider les pauvres de ce pays à avoir accès aux soins.
Mais à coté du phénomène de manque caricatural de moyens mis à la disposition des secteurs clé du pays, les fonctionnaires se donnent à cœur joie. On gaspille on vole on dilapide. C’est institutionnalisé. Personne n’est surpris. Personne n’est surpris non plus qu’il y ait jamais de mesures pour contrer ces velléités de corruption qui se pratiquent partout.
Voilà un directeur de l’ONA qui rentre dans les caisses de l’état pour faire un cadeau de quelques milliers de dollars à son ancienne compagne !
Les haïtiens ont placé beaucoup d’espoir sur l’intégrité morale de Madame Michel Pierre Louis et on aimerait que cette intégrité soit la marque de fabrique de son gouvernement.


L’HUEH est un hôpital malade selon les autorités

Le président de la commission santé de la chambre basse, Joseph Joël Louis, dénonce l’état de dégradation de l’HUEH révélant que des femmes enceintes accouchent même le sol. " De nombreuses femmes enceintes sont couchées par terre dans la maternité parce qu’il n’y a pas de plateau", dit-il expliquant avoir réalisé une enquête dans ce centre hospitalier." Les médecins résidents sont présents mais il n’y a pas de matériel", argue le parlementaire faisant remarquer que l’HUEH collecte plus de 3 millions de gourdes mensuellement. " Les sommes collectées ne sont pas fiscalisées", regrette t-il dénonçant la mauvaise gestion de cet centre hospitalier. Intervenant à la rubrique " Invité du jour " de radio Métropole, le directeur général du Ministère de la Santé, Dr Gabriel Timothée, a admis que la mauvaise gestion est la principale cause du dysfonctionnement de cet hôpital. Il soutient que le gouvernement envisage de nommer un gestionnaire au lieu d’un médecin à la tête de l’HUEH. De plus, il estime que le budget alloué au ministère (5 % du budget national) ne permet pas de fournir des soins de qualité aux citoyens. Ce vieux briscard du système sanitaire regrette que la majorité des membres du système sanitaire ne s’identifient plus à leur sacerdoce. Cet argument est rejeté par des résidents de l’HUEH (Port-au-Prince) et de l’hôpital Justinien du cap Haïtien. " Nous travaillons dans des conditions difficiles et en plus depuis 9 mois nous n’avons pas reçu notre salaire", lance Dr Barbara Bastien, porte parole des résidents du Cap. " Nous sommes obligés de solliciter des fonds de nos parents", dit-elle regrettant le refus des autorités de fournir plus d’informations sur les contrats proposés aux résidents.
De plus, Barbara Bastien révèle que des interventions chirurgicales ont lieu à la lueur d’un téléphone cellulaire en raison de l’absence d’énergie dans cet hôpital. Réagissant sur le dossier des arriérés de salaire, le directeur général du MSPP a indiqué que tous les contrats des résidents ont été acheminés au ministère ce qui facilitera le paiement des arriérés de salaire par le ministère des finances.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=14189

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Comme en enfer..L’HOPITAL DE L’UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI
L'HUEH est une géhenne. Un mouroir où la dignité des malades de condition modeste leur est enlevée, un lieu où l'incurie étatique conforte le nihilisme ambiant.
Il bave. Ses pupilles sont dilatées. Recouvert d'un drap bleu pris d'assaut par des mouches, sa respiration est imperceptible. Abandonné avec quatre autres compagnons d'infortune à la salle d'urgence de l'HUEH à cause de la grève des résidents, un homme dans la trentaine égrène ses dernières minutes sur cette terre. Dans l'indifférence de tous. Stoïque, une femme squelettique, dont le lit se trouve à deux pas, semble appeler la mort de ses voeux. Ses yeux, livides, conservent cependant une utile expression : de la colère d'être née et d'avoir vécu ici, dans ce pays où les humbles, les gens de condition modeste sont traités comme des animaux. Sans être elle-même dans le couloir de la mort, Marie Fleurial Acéac est frappée par ce dépit, cette colère, cette rage. Elle gueule. Et pour cause. Maire assesseur de Léogane, cette jeune femme, mère de deux enfants, boit la coupe de la déception, de l'humiliation et de l'inhumanité faite aux « patients » jusqu'à la lie. Elle est, depuis le 17 septembre 2008, au chevet de son fils aîné, Jemylee, 11 ans, brûlé au troisième degré par électrocution. Condamnée à se battre pour la survie de Jemylee, elle semble avoir enfoui quelque part en elle la douleur de la perte de son benjamin de 9 ans qui n'a pas survécu à cet accident causé par la chute d'un câble de l'E D'H sur le toit de sa maison à Léogane. « C'est révoltant ! Bien avant la grève, j'avais vu des gens mourir sur des chaises roulantes, faute de soins », explique-t-elle en concédant que les autorités ont failli à leur mission. Cette femme qui a fait le choix d'abandonner temporairement son poste pour s'occuper de son enfant n'a pas pris de gants pour critiquer l'incurie des timoniers de l'Etat. « Lors du drame, j'étais à Miami où je représentais ma ville, mon pays. C'est inconcevable que personne ne m'ait exprimé, sous une forme ou sous une autre, sa solidarité. Même pas des fleurs », dit-elle en gardant un oeil sur son petit alors qu'une puanteur répandue par la chair pourrie de la cheville d'un diabétique envahie la salle de chirurgie.



Si à la chirurgie traînent quelques patients, la maternité est déserte ou presque. Imperturbable, requérant l'anonymat, un résident confie que le débrayage lancé depuis le samedi 11 octobre vise à réclamer sept mois d'arriérés de salaire et de meilleures conditions de travail. Sans brocher, ni sourciller, il souligne que cette fois les grévistes ne baisseront pas pavillon. Le revers de la médaille. Comment un résident peut-il travailler sans avoir un contrat ? Quelle est la responsabilité du directeur général de l'hôpital ? , s'interroge un médecin. « La vérité qui dérange, c'est que les résidents qui n'ont pas reçu de chèque n'avait pas signé le contrat qui leur était soumis par le ministère de la Santé publique. Une clause avait « dérangé ». Ils n'ont pas voulu travailler en province sans des frais additionnels », confie ce disciple d'Hippocrate. Après tout, poursuit-il, l'hôpital ne peut cesser de fonctionner parce que des résidents font la grève. Les médecins employés par le ministère de la santé publique sont plus nombreux que les résidents ».
Outre les problèmes administratifs, d'encadrement indispensable à la poursuite de la formation des résidents, la méchanceté et le manque de courage des uns et des autres sont patents. L'opinion publique a conscience de la gravité de la situation lorsqu'il y a ce genre de mouvements. Mais au quotidien, c'est un hôpital où les médecins de service sont rarement à leur poste, informe-t-il. Ironique et cynique par rapport à une situation qui ne l'est pas moins, ce médecin résume en une phrase le sort des malades délaissés et condamnés à la mort. « C'est le problème de personne, car ceux qui meurent sont des malheureux », balance-t-il avant d'aller s'occuper de ses oignons.
La mort banalisée. Alors que cet interlocuteur tourne le dos, une jeep du parquet de Port-au-Prince transportant une dame atteinte d'une balle à la tête se dirige, un peu après 12 heures 39, vers la salle d'urgence où l'homme dans la trentaine s'approche de plus en plus de l'autre monde. Au final, ces deux infortunés, dans une capitale où la prise en charge des urgences est quasi nulle, se sont donné la main pour aller, ensemble, dans l'au-delà. C'est après tout un jour de grève comme un autre à l'HUEH. Un hôpital situé à un jet de pierre du palais présidentiel. Un lieu où les mots compassion, service, disponibilité, droit à la santé ne veulent rien dire. Un lieu où l'on comprend de plus en plus comment l'incurie, le «nihilisme» étatique traînent les gens de condition modeste dans la boue.
En enfer !!!
Roberson Alphonse

robersonalphonse@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=63364&PubDate=2008-10-16
Les jours de Sandro Joseph sont comptés
L'affaire Sandro Joseph, directeur de l'Office national assurance vieillesse (ONA), est transférée au cabinet d'instruction depuis mercredi pour les suites légales. L'annonce a été faite jeudi à l'issue d'une rencontre à huis clos entre la Commission Justice et Sécurité du Sénat, le Premier ministre, Michèle D. Pierre-Louis et le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Joseph Manès Louis. Le premier sénateur de l'Ouest, Jean Hector Anacacis, qui a annoncé la nouvelle, laisse croire que les jours de Sandro Joseph sont comptés à la tête de l'ONA. Des dispositions, a-t-il dit, vont être prises par le chef de l'Etat, René Préval, en vue de mettre l'actuel directeur de l'ONA à la disposition de la justice. « Ce serait une décision de sagesse si Sandro Joseph décide de démissionner de son gré », a-t-il conseillé.« L'affaire Sandro Joseph », avant cette séance de travail au Sénat, défraie la chronique depuis plusieurs semaines. Le numéro un de l'ONA faisant en effet l'objet d'un mandat d'amener pour blanchiment d'argent. L'ULCC, dans un rapport, avait indiqué que ce dernier a violé la loi du 21 février 2001 sur le blanchiment d'argent. M Joseph, qui avait toujours dénoncé une machination politico-juridique visant à le nuire, avait fait une sortie fracassante, à travers un communiqué de presse condamnant la descente, le 9 octobre 2008 de la DCPJ et d'un substitut au siège central de l'ONA. « Le siège central de cette institution publique a été grossièrement violé avec l'irruption, dans ses différents bureaux, de plus d'une vingtaine de policiers lourdement armés et encagoulés venus de la DCPJ, accompagnés d'un substitut du commissaire du gouvernement ainsi que d'un juge suppléant de Delmas », avait-t-il écrit. Enfonçant le clou, il avait souligné que tous les employés de la comptabilité et le chef de service de rémunération ont été victimes de séquestration, de tortures et ont reçu des menaces. Cet acte, avait-t-il ajouté, est attentatoire à l'ordre et à la sécurité publique. «Les avocats de l'ONA sont autorisés à engager par-devant les juridictions compétentes toutes actions correctives et réparatrices afin que, tant pour le présent que pour l'avenir, la force aille toujours au droit et à la loi », avait-t-il conclu. Des parlementaires, visiblement favorables au patron de l'ONA, avaient vertement critiqué la descente de la DCPJ. Toutefois, le sénateur Jean Hector Anacasis avait réclamé la démission de M. Sandro Joseph.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=63369&PubDate=2008-10-20

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