Google

mercredi 10 septembre 2008

Haïti de l’après Gustav/Hanna/Ike : Un pays comparable à l’Irak de l’après-guerre

Posté: 2008 Sep 09 - 07:55
Les nations Unies ont décidé de lancer un appel à la solidarité internationale pour venir en aide au pays le plus pauvre de l'hémisphère. Actuellement, celle-ci serait en train d'analyser la meilleure forme d'assistance possible et le montant qui serait à même de régler, de manière substantielle, les problèmes les plus urgents des victimes des derniers ouragans et tempêtes tropicales qui ont frappé Haïti ces derniers jours. La nouvelle première ministre Michèle Duvivier Pierre Louis était d'ailleurs la première à inviter les partenaires interna-tionaux et les institutions privées haïtiennes ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté à se mobiliser pour donner une réponse rapide aux grands soucis des sinistrés. Elle a monté un comité inter-ministériel chargé de coordonner l'assistance et la chambre des députés s'y est mise aussi avec l'adop-tion, ce lundi soir, d'une résolution déclarant l'état d'urgence sur plusieurs régions du pays (zones sinistrées) avec des compétences élargies pour les délégués et vice-délégués qui pourront, au nom du ministère de l'Intérieur et de l'Etat, gérer l'aide dans leur zone respective. Sur le terrain, la situation est grave avec la ville de Cabaret, ci-devant Duvalier-ville, qui a été sévèrement frappée par la tempète Ike: 60 morts (bilan toujours provisoire) alors que pour le reste du pays, on en compte 6. Cette zone (Cabaret-Arcahaie), grenier de la capitale pour les produits vivriers (bananes, etc) a vu ses plantations complètement ravagées et la rivière Courjol a débordé son lit habituel pour se déverser carrément sur la nationale No 1 et sur les résidences et les jardins des paysans. Le bilan matériel et les têtes de bétail emportées sont considérables; la zone tout comme le plateau central (la dernière victime en date) mettront des années avant éventuellement de se remettre de ce véritable drame. Aux Gonaïves, la cité interdite, la ville morte, les secours ne peuvent toujours pas arriver alors que les services compétents y compris les soldats de la mission de stabilisation des nations unies en Haïti continuent de découvrir de nouveaux cadavres qui étaient cachés sous des tonnes de boues. Combien y a t-il de morts dans la ville après le passage de l'ouragan Hanna ? Personne ne peut le dire avec certitude. Alors que la protection civile avance le chiffre de 170 à 200, des sources internationales comme les médias français parlent de 500 morts. En raison de plusieurs ponts de la région, notamment celui jeté sur la rivière de Montrouis qui sont soit en très mauvais état (hors service) ou tout carrément écroulés, et des vents violents qui avaient empêché aux hélicoptères de la MINUSTAH de survoler la zone, l'aide aux sinistrés ne peut arriver et des survivants de la catastrophe qui font face à une pénurie d'eau et de nourriture meurent de faim ou à cause des maladies provoquées par la situation sanitaire déplorable qui y est observée.

Le plateau central et le Nord (Cap-haïtien compris) qui sont très souvent épargnés par ces intempéries ont été, cette fois-ci, les véritables proies de Ike qui ont fait d'énormes dégâts dans ces régions. La ville de Hinche a été presqu'entièrement inondée. Le premier sénateur du Centre, Mme Edmonde Supplice Beauzile a confié à Infohaiti.net ce lundi qu'elle ne savait à quelle porte frapper pour aider les nombreuses victimes qui crient au secours et les abris provisoires sont ou bien trop étroits et mal entretenus ou bien il n'y a pas de nourriture pour les permettre de se maintenir en vie.

Le ministère de l'Education Nationale a été obligé de reporter la rentrée des classes initialement prévue pour le 1er Septembre (ensuite 8 septembre) au 6 Octobre, question de permettre à l'Etat de remettre en état de fonctionnement les nombreux établissements privés et publics du pays qui ont été endommagés ou détruits et aussi de dégager ceux qui servent d'abris provisoires aux victimes. De toute façon, les habitants des villes et les paysans qui ont tout perdu dans ces cyclones (récoltes, animaux, maisons etc..) n'auraient pu faire face dans l'immédiat aux exigences de la rentrée. Mais, la question est de savoir s'ils vont jamais pouvoir y faire face.
Jean Monard Metellus
Infohaiti

http://www.caraibesfm.com/index.php?id=4117

Aucun commentaire: