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jeudi 3 avril 2008

Pour ou contre l’arrestation du député Isidore Mercier ?

Controverse sur fond de graves dissensions à la Chambre basse
L’idée que ce soit l’assemblée qui se prononce prioritairement se renforce
jeudi 3 avril 2008,
Radio Kiskeya
La controverse s’est installée mercredi à la Chambre des députés autour du mandat d’amener décerné par le Parquet du Tribunal civil de Port-au-Prince contre le député de Jérémie (Grande-Anse, Sud-Ouest), Isidore Mercier, pour agression délibérée en pleine séance, la veille, contre son collègue de Léogane, Anthony Dumont.
Le député Frantz Robert Mondé (Anse-à-Veau, Nippes, Sud-Ouest) a estimé que le Parquet se fourvoie royalement en s’engageant dans une telle voie, sans attendre que l’assemblée parlementaire se prononce sur la question.
Le député de Port Salut (Sud), Joseph Nelson Pierre Louis, admet pour sa part qu’on est en présence d’un cas de flagrant délit, mais il précise que l’incident, s’étant produit dans l’enceinte du parlement, le Parquet se doit d’attendre la décision y relative de la Chambre des députés. Même si le fait s’était produit à l’extérieur du Palais législatif, le Parquet devrait encore se référer à la Chambre des députés, tel que le prescrit l’article 115 de la Constitution en vigueur, ajoute le parlementaire.
Le député Mercier ne pourra être arrêté nulle part, a déclaré de façon péremptoire le député de Petite Rivière de Nippes (Sud-Ouest), Laurore Edouard. Il évoque à l’appui de sa position l’absence totale de flagrant délit. Comme il l’a soutenu sur les ondes de plusieurs médias de la capitale mardi, quelques minutes après l’incident, il s’agissait d’un accident, le député ayant laissé tomber son arme et une balle en est partie.
En nette opposition avec la plupart de ses collègues, le député de Savannette (Centre), Joseph Joël Louis, recommande l’arrestation pure et simple de son collègue Isidore Mercier. Il fait savoir à ce sujet que le bloc parlementaire auquel il appartient, la Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP), est prêt à voter en faveur de la levée de l’immunité parlementaire de Mercier.
Le député Anthony Dumond (Léogane, Ouest) en direction de qui Isidore Mercier aurait ouvert le feu, a déclaré mercredi attendre la décision sur le dossier de l’assemblée des députés avant, éventuellement, d’engager une action en justice contre Mercier. Il a réaffirmé que ce dernier avait dégainé pour l’abattre, réfutant à nouveau la thèse du tir accidentel.
La secrétaire générale du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP), Mme Myrlande Hyppolite Manigat, a condamné l’incident de mardi à la Chambre basse ayant mis face à face Mercier et Dumont, deux membres de son parti. Elle en a profité pour rappeler que les députés élus sous la bannière du parti ne représentent pas cette formation politique au parlement. Sitôt après la proclamation à la présidence de René Préval en 2006, sans la tenue préalable d’un second tour de scrutin, en signe de protestation le leader et candidat d’alors du RDNP à la présidence, Leslie François Manigat, avait appelé tous les candidats du parti à se retirer.
Dans son intervention sur Radio Kiskeya, Mme Manigat a présenté ses sympathies à l’employé du parlement, Antonio Célestin, blessé lors de l’incident, souhaitant que le député fautif prenne à charge les soins que nécessite l’état de ce dernier.
Jusqu’à mercredi après-midi, le gouvernement qui compte un ministre chargé des relations avec le parlement, n’avait fait aucun commentaire sur la situation prévalant au Parlement. Il en est de même du chef de l’Etat nanti du pouvoir d’assurer la stabilité t le bon fonctionnement des institutions (article 136 de la Constitution d 1987).
La vive altercation qui a dégénéré mardi entre les députés Isidore Mercier et Anthony Dumont résulte des accusations portées contre la gestion de l’ancien questeur du bureau de la Chambre, Maxo Balthazar, dont le député de Jérémie serait le partisan. Un rapport élaboré à ce sujet fait état de sommes faramineuses dépensées dans la location de véhicules et la dilapidation éhontée de pneus de rechange pour les véhicules mis à la disposition des députés. En raison de ce « grand déballage », le député de Pétion Ville, Steven Benoît, affirme avoir été l’objet de menaces de mort proférées par ses « collègues » Isidore Mercier et Saurel François (Lavalas, parti de l’ancien président Aristide) pour sa lutte en faveur de la transparence et d’une gestion saine des ressources de la chambre basse. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4892

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