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samedi 8 mars 2008

Le service sanitaire, un besoin pressant !

Les femmes qui vendent dans les marchés publics de la capitale gagnent leur vie dans la crasse. Les toilettes sont dans un état piteux, pas de dortoir, ni de salles de bains, etc.
Cinq gourdes ! C'est le prix à payer pour utiliser les toilettes immondes du Marché Vallière communément appelé « Marché en bas ». Là-bas, le service sanitaire fait cruellement défaut. Pas de dortoir, ni salle de bains.


Le seul espace réservé pour uriner ou déféquer dégage une odeur puante au point que les usagers retroussent le nez et crachotent même après avoir laissé les lieux.
Les hommes, moins gênés, s'exercent à faire des acrobaties pour uriner. Les femmes ne le peuvent pas. Elles sont obligées de s'accroupir dans les cellules abjectes, barbouillées de matières fécales. C'est dégoûtant et très inquiétant pour leur santé, mais elles ne peuvent faire autrement. Elles gagnent leur vie dans la crasse.

La réalité n'est pas trop différente pour les commerçantes du marché de la Croix-des-Bossales. Outre le phénomène d'insécurité, les bandits qui les rançonnent à tout bout de champ, les camions qui renversent et écrasent leurs marchandises, elles ne jouissent pas du service sanitaire. Finie l'intimité. Ces femmes utilisent des pans de mur ou d'autres coins pour uriner. Pas moyens non plus d'éviter les infections et maladies d'ordre bactériologique.

Le marché Salomon n'est pas exempt de cet inconfort généralisé. Les marchandes évoluent dans des conditions inhumaines : pas de tentes suffisantes pour se protéger du soleil. Les « madan sara », les véritables fers de lance du commerce au Centre-ville, notamment celles qui viennent des villes de province, ne disposent pas d'endroit où se reposer.
Elles passent la nuit dans les dépôts ou dans les camions hyper chargés « Nous sommes obligés de passer la nuit sur nos sacs de charbon, dans des entrepôts, raconte Renelia Oscar », une marchande de charbon.

Cette année, l'Etat haïtien, par le biais du Ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes (MCFDF), a décidé de jeter un coup d'oeil sur ce secteur important dans l'économie haïtienne. « Yon lòt anviwonman pou machann yo ka vann nan diyite », est le thème retenu pour commémorer la journée mondiale de la femme.
Pour ce faire, les responsables du MCFDF, avec le soutien d'autres ministères, vont accorder une attention spéciale aux commerçantes du Marché Salomon.

Le lundi 10 mars 2008, à compter de 10 hres a.m, le MCFDF procédera à l'inauguration de neuf toilettes et neuf douches au profit de ces marchandes. Un ouf de soulagement pour les marchandes. « C'est la première fois, depuis 1980, qu'on nous apporte du soutien. J'applaudis l'idée de réhabilitation des toilettes, nous en avons grandement besoin, précise Daniella Charles», une marchande de charbon.

Samedi, les autorités municipales de Pétion-Ville, vont finalement inaugurer le marché public de cette commune. Ce marché mesurant 4 mille mètres carrés est doté d'une infirmerie et de toilettes modernes et pourrait accueillir près de 9 mille commerçants(es).

Des actions appréciables mais qu'on doit multiplier dans les différents marchés publics de la capitale où des femmes croupissent dans la saleté, s'exposant ainsi aux infections et aux maladies.

Jean Max St Fleur
Rébecca S. Cadeau

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