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dimanche 27 janvier 2008

La mairie a-t-elle déjà déposé les armes?

Le printemps dernier, la mairie de Port-au-Prince a déclaré la guerre aux marchands qui occupaient anarchiquement les alentours du stade Sylvio Cator. Aujourd'hui, ces détaillants y sont plus nombreux que jamais. La mairie a-t-elle déjà déposé les armes?
Mécaniciens et marchands (es) de boissons gazeuses, de fritures, de vêtements, etc. réinvestissent depuis tantôt trois semaines les abords du stade Sylvio Cartor. Les agents de la mairie de Port-au-Prince, qui, après l'investiture du Conseil municipal de Port-au-Prince, les chassaient sans ménagement, ont fini par céder. Les agents brillent aujourd'hui par leur absence. Les tap-tap qui assurent le trajet Centre-Ville/Carrefour-Feuilles jouent également leur partition dans le tohu-bohu qui règne autour du stade. Sans se soucier des règlements de la circulation, ils se garent n'importe où.
Les vendeurs et les acheteurs occupent le troittoir, les passants envahissent la chaussée(Photo: François Louis)

Cette situation non seulement dérange et ternit l'image du stade national, elle contredit également les promesses faites par le maire de Port-au-Prince, lors de son investiture, de redorer l'image de la capitale. « Les mendiants sont légion, avait alors clamé haut et fort Muscadin Jean-Yves Jason.
Près de la barrière située à l'angle des rues Oswald Durand et de l'Enterrement, un vendeur ambulant gare son auto pour attirer les clients. D'autres exposent leurs marchandises sur les murs du stade. (Photo: François Louis)
Des bidonvilles poussent comme des champignons. Le Champ de Mars, lieu de mémoire, est souillé par des prostitués (es). Les trottoirs sont envahis par des marchands (es) et des mécaniciens... A cet effet, nous déclarons l'état d'urgence sur Port-au-Prince.»
Aujourd'hui, plus haut et plus fort que lui, des petits (es) commerçants (es) et autres membres du secteur informel réclament les abords du stade et en font leur propriété privée. Ils étalent leurs produits - chaussures usagées, friperies, banane, patate et viande frites, bouquins, haches, eau, boissons gazeuses,etc. - à ciel ouvert. Désormais, plus de Brigade d'Intervention rapide de la mairie pour les en empêcher !
L'année dernière, peu après l'installation de l'actuelle administration municipale, des agents de la mairie, en maillot bleu, exigeaient le respect des règles de stationnement et aidaient à garder la zone propre. Campés à l'angle des rues Oswald Durand et Monseigneur Guilloux, ces agents offraient un service de 6 heures du matin à 6 heures du soir. Quelques mois plus tard, ils disparaissaient... livrant les trottoirs à la multitude de petits (es) marchands (es).
Des pantalons usagés ornent les couloirs d'entrée du stade. (Photo: François Louis)
Le décor planté dans les parages du stade pourrait avoir de graves conséquences sur les activités sportives officielles. Au printemps 2007, une note de la Fédération haïtienne de football laissait entendre que le stade pourrait être interdit par la FIFA d'accueillir toute compétition officielle au cas où son environnement n'était pas assaini et sécurisé.
Les chauffeurs assurant le trajet Centre-Ville/Carrefour-Feuilles envahissant la rue (Photo: François Louis) L'angle des rues Monseigneur Guilloux et Oswald Durand, une importante station pour les chauffeurs assurant le trajet Centre-Ville/Carrefour-Feuilles. (Photo: François Louis)
Au stade où l'on en est aujourd'hui, avec les marchands (es) et les mécaniciens qui envahissent chaque jour davantage les abords du plus grand terrain de foot du pays, les autorités sportives ont raison de s'inquiéter.
Rébecca S. Cadeau
beckypfr@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=53305&PubDate=2008-01-27




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