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vendredi 23 novembre 2007

Le gouvernement haïtien à la recherche d’une réponse scientifique à la thèse du professeur Michael Worobey sur l’introduction du VIH/SIDA aux Etats-Un

Formation d’un comité d’experts haïtiens et étrangers
vendredi 23 novembre 2007,
Radio Kiskeya
Le Ministère haïtien de la santé publique et de la population (MSPP) a annoncé vendredi dans un communiqué, la formation d’un comité d’experts haïtiens et étrangers chargé d’élaborer une contre argumentation objective et scientifique à la thèse du professeur américain Michael Worobey sur l’introduction du VIH/SIDA aux Etats-Unis par un patient haïtien.
Le Ministère déclare être « interpellé par la nature stigmatisante » de l’étude du professeur américain, laquelle est « susceptible de causer des préjudices à la communauté haïtienne ».
Désigné sous le vocable de « Task force », le comité de spécialistes est majoritairement constitué de médecins haïtiens travaillant en Haïti et à l’étranger, appartenant pour la plupart à des institutions ou des associations connues, dont certaines sont activement impliquées dans la lutte contre le VIH/Sida. Le directeur général du MSPP, le Dr Gabriel Thimoté, en fait partie aux côtés de deux autres cadres supérieurs du Ministère, les Dr Edieu Louissaint et Jacques Boncy.
Les Centres GHESKIO, très impliqués dans la lutte contre le Sida, comptent deux de leurs principaux dirigeants au sein du comité, les Dr Jean William Pape et Marie Marcelle Deschamps.
Le Dr Paul Palmer est le seul étranger figurant sur la liste des membres du comité d’experts. Un de ses proches collaborateurs, le Dr Fernet Léandre, l’accompagne au sein du comité.
Professeur de médecine à Harvard University, Paul Farmer est également co-fondateur de l’ONG Partners in Health basée à Boston, dans l’Etat du Massachusetts. Cette ONG opère en Haïti, principalement dans le Plateau Central (Centre) où l’organisation est couramment appelée en créole "Zanmi Lasante".
Font également partie du comité : le Dr Claude Suréna, président de l’Association Médicale Haïtienne (AMH, la plus importante association médicale du pays) et deux autres membres de la même association, les Dr Yvelt Biamby Jacques et Eddy Jean Baptiste.
L’Association des Médecins Haïtiens à l’Etranger (AMHE) compte quatre membres au sein du comité : les Dr Lauriston, Vladimir Berthaud, Jean Claude Desgranges et Eric Jérôme.
Les deux derniers membres du comité sont les Dr Emile Hérald Charles, de la Fondation SOGEBANK (l’une des principales banques commerciales privées de la place) et le Dr Aristobule Deverson de la firme privée d’assurance GSP.
Des experts étrangers ont été contactés pour leur expertise dans la recherche phylogénétique, précise le communiqué du MSPP.
La publication des résultats de l’étude du professeur de biologie Michael Worobey de l’Université d’Arizona date du 29 octobre dernier. La diaspora haïtienne des Etats-Unis qui avait livré une rude bataille contre une campagne anti-haïtienne dans ce pays au début de l’apparition de la maladie, a exprimé d’abord son étonnement puis son indignation face à ce qui s’apparente au feu vert donné à une nouvelle campagne de ce genre.
Selon l’étude en question, « Haïti a été le tremplin pour le virus quand, depuis l’Afrique centrale, il a commencé à se propager à travers le monde ». Worobey est le principal auteur de l’étude publiée dans les Annales de l’académie nationale américaine des sciences (PNAS).
« Le virus mortel est probablement arrivé sur les côtes américaines autour de 1969, plus d’une décennie avant l’explosion de l’infection, et pourrait avoir été introduit par un immigré haïtien célibataire », soutiennent Worobey et son équipe de chercheurs.
« Le virus s’est répandu ensuite au Canada, en Europe, en Australie et au Japon. Il semble plus crédible qu’un immigré (ou des immigrés) haïtien soit à l’origine de l’épidémie plutôt qu’un adepte du tourisme sexuel rentrant d’Haïti, car ce pays n’est devenu une destination prisée qu’à partir des années 70 », a estimé le Dr Worobey. [jmd/RK]

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