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vendredi 26 octobre 2007

Haiti : La Minustah s’inscrit en faux contre une recrudescence de l’insécurité

Jeudi 25 octobre 2007
P-au-P, 25 oct. 07 [AlterPresse] --- La situation sécuritaire d’Haïti est, à l’heure actuelle, plus ou moins stable et les gangs armés ne peuvent, en aucun cas, se reconstituer, c’est la position de Mamadou Bah, porte-parole adjoint de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah).
Réagissant aux informations faisant état d’un regain de l’insécurité à Port-au-Prince, le fonctionnaire onusien s’en prend particulièrement aux journalistes à qui il demande de présenter une autre image du pays à travers leurs reportages.
« Haïti n’a pas le monopole de la criminalité urbaine (…) C’est faux de faire croire à la population qu’il y a une flambée ou une reprise de l’insécurité en Haïti. C’est faux, car les statistiques démontrent cela », lance Mamadou Bah à l’endroit des médias locaux.
Plusieurs actes d’insécurité sont rapportés ces derniers jours, notamment des cas d’enlèvements, d’assassinats et de cambriolages.
A Fontamara, le commissaire de police Lesly Delva a été abattu dans la soirée du 23 octobre 2007. Au centre commercial de Port-au-Prince, des commerçants ont été rançonnés, des agents de sécurité affectés à des maisons de commerce ont été blessés par balle.
Thomas Noreille, un cinéaste suisse travaillant en Haïti, a été enlevé à Pétion-Ville le week-end écoulé alors qu’il circulait à bord de son véhicule tout terrain.
De telles informations, selon le porte-parole adjoint de la mission onusienne, risquent de décourager les investisseurs étrangers qui pourraient bien envisager de venir investir en Haïti. Pour Mamadou Bah, ceux qui veulent faire croire à la population qu’il y a « un accroissement exagéré » de la criminalité constituent des obstacles aux efforts de développement d’Haïti.
« Il n’y a pas aujourd’hui plus d’insécurité à Port-au-Prince que dans les autres grandes villes du monde », estime Mamadou Bah, soulignant que « tout kidnapping est un kidnapping de trop ». Mais, ajoute-t-il, Haïti est loin des 90 voire 100 kidnappings par mois.
« Nous sommes vraiment loin des records du monde de kidnapping », soutient le porte-parole onusien à Port-au-Prince, précisant que les informations diffusées dans la presse ne reflètent pas la réalité. Il estime que, fort souvent, « on [la presse] emploie de grands mots pour décrire la situation sécuritaire en Haïti ».
Fred Blaise, porte-parole de la Police des Nations Unies (Unpol), abonde dans le même sens que son collègue de la cellule de communication. « Les données dont nous disposons démontrent qu’il n’y a pas de montée du kidnapping », a signalé Fred Blaise qui pense qu’ « il ne pourra jamais y avoir de criminalité zéro » en Haïti
Le porte-parole de la Unpol a par ailleurs rappelé que pour le mois d’octobre en cours, seulement dix personnes, dont huit à Port-au-Prince, ont été enlevées. Par contre, en août 2007, 30 cas de kidnapping ont été enregistrés contre 11 en septembre dernier.
Parallèlement, Fred Blaise et Mamadou Bah ont tous deux renouvelés l’engagement de la Minustah d’œuvrer aux côtés de la Police nationale d’Haïti (Pnh) à l’éradication de la criminalité. Ils ont également fait état de plusieurs arrestations à Port-au-Prince et dans des villes de province, telles Gonaïves et Saint-Marc.
La Minustah, selon Mamadou Bah, libère souvent des gens qui ont été kidnappés sans tambour ni trompette. Il a souligné l’interpellation, cette semaine, de sept personnes impliquées dans des cas d’enlèvement.
« Les arrestations de criminels continuent à un rythme soutenu. Il n’y aura jamais de kidnapping zéro », a-t-il ressassé.
Concernant les commerçants rançonnés par des individus armés au centre-ville de Port-au-Prince, Mamadou Bah indique que c’est le « fruit de la petite délinquance ». Il ajoute qu’« on est à un niveau tolérable d’insécurité en Haïti ».
Le porte-parole adjoint de la Minustah ne croit pas à une éventuelle recrudescence de l’« Opération Bagdad », un vaste mouvement de représailles lancé le 30 septembre 2004 et revendiqué par des partisans armés de l’ancien régime Lavalas.
Entre le 30 septembre 2004 et 2006, plus d’un millier de personnes ont été tuées et blessées dans divers quartiers de Port-au-Prince. Des policiers et simples citoyens ont été tantôt brûlés vifs, tantôt décapités. [do gp apr 25/10/2007 13 :50]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article6563

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