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mercredi 8 août 2007

S'adapter ou s'exposer au pire... (Ou s'adapter au pire!)

Haïti, avec seulement 1.44% de couverture végétale, doit rapidement s'adapter aux changements climatiques, au risque de voir se reproduire, à la chaîne, les scènes de désolation du genre Gonaïves, Mapou, Fonds-Verrettes. A travers le projet du « Couloir biologique de la Caraïbe » qui met l'environnement et l'homme au centre des préoccupations et interventions, on semble entrevoir une lueur d'espoir.
« Haïti fait face au stress provoqué par le changement climatique. On assiste maintenant au phénomène des déplacés environnementaux », lâche, sur un ton gravissime le ministre de l'Environnement, l'ingénieur Jean Marie Claude Germain. Les régions sèches deviendront plus sèches et celles qui étaient humides le seront davantage. Ce qui accroît, enchaîne-t-il, la vulnérabilité des pays insulaires ayant un écosystème fragile. Comme ses homologues Cubain et dominicain, respectivement Fernando Mario Gonzalez et Max Puig à la réunion de travail tripartite sur l'implémentation du « Couloir biologique de la caraïbe » (CBC), mardi 7 août 2007, à l'Hôtel Montana, M. Germain place l'homme, l'être humain au centre des préoccupations et des actions à entreprendre.
Selon M. Germain, le CBC visant justement à réduire la vulnérabilité des populations entend aussi aider à la recapitalisation de la paysannerie.« 60 % de la population d'Haïti vit dans les montagnes et pratique une agriculture sarclée aux conséquences néfastes sur l'environnement », argumente-t-il en rappelant à travers une approche didactique que le pays est constitué de 80 % de mornes, un facteur favorisant l'érosion.Appelant à cerner le concept de développement dans toutes ses dimensions, le ministre précise que d'ici à 2010, lorsque la canicule frappera plusieurs endroits de la planète, le CBC, le poumon de la Caraïbe, pourra créer de la richesse.
Sur le plan touristique, il y aura une demande recherchant les températures plus douces et plus clémentes de la montagne.MM. Puig et Gonzalez croient, par ailleurs, qu'il est important de combattre la pauvreté en intervenant parallèlement sur le front de la réhabilitation de l'environnement.
Max Puig, saluant le soutien du programme des Nations Unies pour l'environnement de l'Amérique latine et la Caraïbe, souligne à l'encre forte que le CBC, avec sa particularité de protéger la nature et les ressources tout en se mettant au service de l'homme, fera école.Qualifiant, dans la foulée, de stratégique l'accord tripartite Haïti/Cuba/République dominicaine dans le domaine de l'environnement, il défend le principe de solidarité au sein des peuples de la Caraïbe qui sont exposés aux conséquences du réchauffement global dû aux gaz à effet de serre.
Déréglant le cycle des saisons, le réchauffement climatique, avec des phénomènes comme El Nino est aujourd'hui une source de préoccupation dans le monde. A différents paliers et selon leurs problèmes spécifiques, les gouvernements tentent, malgré des réticences hypocrites, d'appliquer le protocole de Kyoto. Extrêmement vulnérable à cause de son environnement totalement dégradé, Haïti cherche des solutions à travers des coopérations régionales. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, il semble, en dépit des catastrophes enregistrées aux Gonaïves, à Fonds-Verrettes, à Mapou, que le pays n'a pas encore conscience de l'urgence et de la gravité de la situation...Et aussi de la nécessité, à travers une synergie de toutes les forces et compétences, de se mettre au travail, réellement, avant qu'il ne soit trop tard.
S'adapter ou périr face à une mère nature rendue folle par ses fils et filles inconscients n'est pas un slogan ou le titre d'un roman de série b. La menace existe, elle est réelle.
Roberson Alphonserobersonalphonse@yahoo.frhttp://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47083&PubDate=2007-08-08

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Une note :
Avec 1.44% de couverture végétale on peut considérer que le pire ne nous attend pas on y est déjà. Ce qu’il faut regretter c’est que tous les jours cette nappe végétale en voie de disparition continue à se réduire. Il faudrait lancer des brigades pour sévir contre ceux qui continuent la coupe des arbres pour en faire du charbon de bois.
Mais oups ! J’avais oublié ! Le charbon de bois fait la différence entre la vie et la mort. C’est en fait la même réflexion à faire autour de la problématique des commerçants ambulants qui envahissent les rues et les trottoirs ; la même réflexion autour du problème des vendeurs de médicaments contrefaits et périmés. Ce sont des pères et mères de famille qui n’ont d’autres ressources que le charbon de bois. Il s’agit de aire un choix ou on accepte de voir disparaître une nation sur un territoire devenu inhabitable ou tenir compte de ces gens qui sont réellement obligés de détruire leurs environnements pour survivre. Ils ne sont pas à même de constater qu’ils se comportent comme le serpent affamé qui n’a d’autre recours que de s’alimenter en bouffant progressivement et de façon ascendante sa queue.
Alors on fait quoi ?

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