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mardi 14 août 2007

Le CPJ accueille favorablement la création de la commission associée aux enquêtes sur des assassinats de journalistes

Le Comité pour la protection des journalistes appelle le gouvernement à démontrer sa capacité à faire juger tous les coupables ; début de polémique en Haïti sur la nature et la mission de la commission
lundi 13 août 2007,
Radio Kiskeya

Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) s’est réjoui lundi de la création par la Présidence haïtienne d’une commission de journalistes locaux chargée d’appuyer les enquêtes criminelles ouvertes sur les assassinats non élucidés de plusieurs confrères.
Parallèlement, l’organisation réclame des poursuites judiciaires contre tous les coupables.
« Nous sommes heureux que le Président Préval ait reconnu l’importance de ce problème et nous espérons que la commission pourra aider à produire des résultats sur les enquêtes non résolues », a déclaré le directeur exécutif du CPJ, Joel Simon, dans un communiqué rendu public à New York.
L’organisation de défense de la liberté de la presse note toutefois que « la véritable épreuve à laquelle sera soumise la détermination du gouvernement haïtien sera sa capacité à traduire tous les coupables en justice ».
La commission, à laquelle le Président René Préval avait donné investiture vendredi dernier, aura accès aux "dossiers policiers et de justice sur les meurtres d’au moins 10 journalistes", a, pour sa part, indiqué au CPJ, Guyler Delva, principal dirigeant de la nouvelle structure d’investigation. Il précise que la commission "étudiera les cas un par un pour déterminer où les enquêtes ont eu des problèmes et elle rendra publique des rapports avec des recommandations sur la façon d’accélérer le processus".
Plus loin , M. Delva a fait savoir que le premier dossier à être analysé sera celui de Jean Léopold Dominique, directeur de Radio Haïti Inter et conseiller politique du Président Préval au cours de son premier mandat (1996-2001). Le plus célèbre journaliste haïtien avait été abattu par un commando en compagnie du gardien de la station, Jean-Claude Louissaint, le 3 avril 2000 à Port-au-Prince.
Le Comité pour la protection des journalistes estime que ce cas longtemps négligé se caractérise par "l’incompétence et le manque de volonté politique qui ont fait que le meurtre de Dominique continue à être impuni".
Selon l’organisation, depuis l’année 2000, "trois journalistes ont été tués en représailles directes pour leur travail en Haïti". Il affirme continuer à mener des investigations sur les circonstances du meurtre de cinq autres journalistes en vue de "déterminer si ces assassinats avaient des liens avec leurs activités professionnelles".
Guyler Delva soutient que la commission, issue d’une initiative conjointe de son organisation, S.O.S. Journalistes et du chef de l’Etat, est "complètement indépendante du gouvernement". Elle a reçu le soutien de hauts responsables de l’Etat dont le ministre de la justice, Me René Magloire et le chef de la police, Mario Andrésol, qui ont promis de l’accompagner.
« Le gouvernement doit faire de la justice une priorité » avait déclaré le Président Préval lors de l’installation des 9 membres de la commission en présence notamment de la veuve de Jean Dominique, Michèle Montas, également porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.
Dénommée commission indépendante d’appui aux enquêtes sur les assassinats de journalistes, elle a officiellement pour mandat d’aider l’appareil judiciaire à faire la lumière sur des meurtres de travailleurs de la presse commis entre 2000 et 2007. Cependant, des doutes pèsent sur le supposé statut professionnel de plusieurs des personnes tuées dont les noms figurent sur la liste des enquêtes judiciaires programmées.
Par ailleurs, le juriste et ex-parlementaire Samuel Madistin a catégoriquement rejeté lundi l’initiative de l’administration Préval, y voyant une tentative de cooptation de la justice et de la presse. Me Madistin, qui met en garde contre les risques d’un discrédit moral des médias, qualifie la nouvelle structure de "parallèle et illégale". Il a aussi exprimé son étonnement devant l’attitude du président de la commission, Guyler Delva, qui avait révélé sur les ondes la convocation de l’ancien Sénateur Lavalas Danny Toussaint au cabinet d’instruction et prédit des événements futurs en utilisant l’expression créole "pral gen yon kouri" (la panique).
Venu du Cap-Haïtien (nord) où il réside depuis quelque temps, M. Toussaint avait une fois de plus clamé son innoncence après avoir été interrogé vendredi dernier par le juge Fritzner Fils-Aimé chargé de l’instruction du dossier de l’assassinat de Jean Dominique. spp/RK
Source:
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3976

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