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mardi 21 août 2007

Haïti-France, une affaire de famille...Haiti Recto Verso Prélude Haïti-France

(FIFA.com) Mardi 21 août 2007
La France et Haïti n'auraient pas pu prendre pire départ pour leur entrée en lice en Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Corée 2007. Si les Bleuets ont plié face au Nigeria (1:2) dans le choc des poids lourds, les Haïtiens ont fait bonne impression face au Japon mais ont finalement concédé une cruelle défaite (1:3). C'est donc déjà dos au mur qu'ils remettent le couvert ce mercredi sur la pelouse du Soccer Only Field de Gwangyang.

Au-delà de points, il sera également question de sentiments et de livre d'histoire lors de cette rencontre entre la France et sa lointaine cousine caribéenne. Car Haïti, une partie de l'île d'Hispaniola (parfois appelée île d'Haïti), est une ancienne colonie française, née d'une révolte d'esclaves à la fin du 18ème siècle. Deux siècles plus tard, il n'est question ni d'animosité ni de revanche. Bien au contraire. L'ancienne puissance coloniale est ainsi davantage considérée comme un vénérable membre de la famille plutôt qu'un ennemi. Avec la sagesse et les bons mots qui le caractérisent, Jean Yves Labaze, l'entraîneur haïtien, décrit d'ailleurs cette rencontre décisive comme d'heureuses retrouvailles familiales. "Le match contre la France, par rapport à notre passé commun, c'est un peu l'affrontement entre un père et son fils" glisse-t-il au micro de FIFA.com. "Il y a parfois de la rivalité, mais toujours du respect."
Même son de cloche chez son homologue français, François Blaquart, qui évoquait cette rencontre dès la fin du match perdu face au Nigeria. "Haïti, c'est comme un membre de la famille. On ne peut que se réjouir de leur présence et les féliciter d'être arrivés à ce niveau."
"Poser des questions à nos aînés"
Pourtant, malgré le respect et l'affection entre les deux nations, c'est un match décisif qui pourrait faire beaucoup de dégâts dans le camp des vaincus. Battus en ouverture de la compétition, les deux équipes n'ont pas d'autre choix que la victoire sous peine de déjà boucler leurs valises. "Je ne dis pas qu'on n'a pas le droit à l'erreur, mais plutôt qu'on n'a pas le droit à la 'grosse' erreur" poursuit Blaquart. "C'est un match particulier, certes, mais pour nous, ce sont avant tout des points à prendre".
Si sur le papier, la rencontre semble déséquilibrée, les Haïtiens ont démontré lors de la première rencontre qu'ils avaient largement le niveau pour inquiéter les plus grandes nations. Et si d'aventure ils devaient s'incliner et abandonner leur rêve de qualification, les représentants de la CONCACAF savent déjà qu'ils n'ont pas fait le voyage pour rien. "Nous sommes arrivés ici en voulant apprendre, parce que nous sommes encore petits" explique le sélectionneur haïtien. " Jouer des rencontres face à de grandes nations, c'est comme si nous posions des questions à nos aînés. Nous avons posé des questions au Japon et nous avons reçu les réponses : un manque d'attention et de concentration et nous encaissons trois buts. Maintenant nous avons nos premières réponses. Mais nous apprenons vite, et ces questions, nous ne les poserons plus contre la France."
Les Bleuets, de leur côté, essaient justement d'éviter de se poser des questions, d'histoire comme de qualification. Damien Le Tallec confie ainsi à FIFA.com que dans le camp français, seuls importent les trois points pour continuer à rêver. "Pour nous, il s'agit surtout d'aller chercher la victoire. C'est évidemment un match particulier, mais sans doute plus pour eux que pour nous. Ils seront encore plus motivés contre la France que contre les autres équipes."
Les leçons de l'Histoire
Les protégés de Blaquart seraient pourtant bien inspirés de s'intéresser de plus près à l'Histoire. En tout cas à l'histoire du football des dernières années. Car les récentes rencontres d'une équipe de France face à ses anciennes colonies ne rappellent pas forcément que de bons souvenirs. Lors du dernier match de groupe de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006, les coéquipiers de Zinédine Zidane avaient dû sortir le grand jeu - en même temps que le bleu de chauffe - pour se défaire du Togo et accéder d'un cheveu aux huitièmes de finale de la compétition. L'aventure des Bleus sur les pelouses s'était alors poursuivie jusqu'à la finale de Berlin perdue face à l'Italie.
Mais quatre ans auparavant, c'est sur leur poste de télévision que les Français avaient suivi la deuxième phase de la compétition. Lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2002, les Français alors champions du monde en titre faisaient leur entrée dans la compétition face au Sénégal, autre ancienne colonie hexagonale. Néophyte dans l'épreuve reine, les Lions de la Teranga, avaient sorti le match de leur vie pour faire mordre la poussière aux Lilian Thuram, Marcel Desailly, Fabien Barthez et autres Thierry Henry. Ironie du sort, cette victoire historique de David contre Goliath avait eu lieu... en République de Corée ! De quoi donner des idées aux Haïtiens ?
Source
http://fr.fifa.com/u17worldcup/news/newsid=576311.html#haiti+france+affaire+famille

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