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samedi 21 juillet 2007

René Préval soutient sans réserve les opérations américano-haïtiennes contre le narcotrafic

Le chef de l’Etat annonce en présence du Premier ministre canadien, Stephen Harper, la poursuite de la traque des narcotrafiquants et la participation du chef du parquet de Port-au-Prince, Claudy Gassant, à des auditions d’individus extradés aux Etats-Unis
vendredi 20 juillet 2007,
Radio Kiskeya

Le Président René Préval a totalement endossé vendredi le renforcement de la coopération haïtiano-américaine dans le cadre de la nouvelle campagne lancée cette semaine contre les narcotrafiquants en réaffirmant sa détermination à combattre le trafic de drogue qualifié de principale menace pour la stabilité du pays.
"Je suis convaincu que le fléau de la drogue constitue le principal facteur de déstabilisation des pays fragiles comme Haïti. La drogue existe aussi au Canada, mais la différence est énorme entre un voilier et un grand paquebot confrontés à la force du vent", a déclaré le chef de l’Etat haïtien dans un langage très imagé, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre canadien Stephen Harper en visite à Port-au-Prince.
M. Préval, qui commentait pour la première fois les opérations commando déclenchées par l’Agence américaine antidrogue (DEA) et le Bureau haïtien contre le trafic de stupéfiants (BLTS), souligne qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la coopération entre Port-au-Prince et Washington, devenue plus dynamique ces derniers mois. Il a rappelé, à ce propos, avoir repris dans son discours de janvier dernier, à l’ouverture de la première session législative de l’année, un message qu’il avait déjà délivré sous son premier mandat (1996-2001) pour exiger l’application d’un accord signé en 1997 avec les Etats-Unis.
"D’autres pas vont être franchis", a promis le Président en indiquant -comme pour répondre à des critiques émises contre l’opacité ou la brutalité des méthodes utilisées -que les opérations doivent être menées dans la plus grande discrétion.
René Préval a voulu mettre l’emphase sur l’ampleur de la coopération dans la lutte contre le narcotrafic en révélant ses quatre rencontres à Port-au-Prince et à Washington avec l’administratrice de la DEA, Karen Tandy et la présence d’un procureur américain en Haïti au cours de la dernière offensive. Il a aussi annoncé le départ prochain pour les Etats-Unis du commissaire du gouvernement près le parquet du tibunal civil de la capitale, Me Claudy Gassant, qui doit participer à l’interrogatoire de présumés dealers de drogue haïtiens extradés. Pour le dirigeant haïtien, l’entraide judiciaire est légitime, car les crimes commis le sont sur les deux territoires.
"Quand les malfaiteurs s’entendent pour commettre des actes délictueux, les Etats doivent aussi s’entendre pour les combattre et protéger leurs ressortissants", a estimé René Préval. Il a conclu son intervention au Palais National (siège de la Présidence) en rappelant avoir été à l’origine de la conférence régionale sur le narcotrafic organisée en mars dernier à Santo Domingo.
Le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis avait averti mercredi à Jacmel (Sud-Est) qu’il n’y aurait pas de sanctuaire en Haïti pour les trafiquants de drogue. "Tous les narcotrafiquants, quels qu’ils soient, seront traqués et arrêtés par la police", avait déclaré Alexis. Il en avait profité pour confirmer la participation du BLTS à l’opération qui visait l’ex-chef des rebelles anti-Aristide, Guy Philippe, lundi dernier dans sa résidence à Bergeau, près de la ville des Cayes (196 km au sud de Port-au-Prince).
Cependant, le ton radical de la Présidence et de la Primature tranche nettement avec l’extrême prudence de la Police Nationale qui se refuse à confirmer son implication dans l’expédition de Bergeau ni l’objectif du raid. "C’est un sujet top secret sur lequel la police en tant que corps public fera une déclaration spéciale en temps opportun", a soutenu le porte-parole de la PNH, le commissaire Frantz Lerebours, visiblement agacé par l’insistance des journalistes présents à sa conférence de presse hebdomadaire.
Pour sa part, la Mission de stabilisation des Nations Unies (MINUSTAH) a démenti avoir pris part à la tentative de capture de Guy Philippe, démentant ainsi le porte-parole de la police qui prétendait qu’elle avait fourni la logistique utilisée lors de l’opération. La force internationale de paix a aussi assuré n’avoir reçu des autorités haïtiennes aucune information sur le sujet, pourtant au cœur d’un débat ayant provoqué des remous tant dans la classe politique que dans l’opinion publique.
Même la DEA ne s’est pas prononcée sur ce dossier brûlant, se contentant d’assurer sous le couvert de l’anonymat que la traque de l’ex-commissaire de police et candidat à la présidentielle de 2006 se poursuivait.
L’intéressé a également fait le mort. Personne ne savait vendredi avec certitude où se trouvait le très remuant leader politique de 39 ans dont l’extradition réelle ou potentielle aux Etats-Unis continuait d’alimenter les rumeurs les plus farfelues.
Mardi, trois importants présumés narcotrafiquants haïtiens, l’ex-militaire Raynald Saint-Pierre, l’homme d’affaires Lavaud François et le très connu Bernard Piquion alias "Fusil Bois", avaient quitté Port-au-Prince à bord d’un vol spécial à destination de Miami où ils sont désormais détenus.
Haïti et la République Dominicaine, qui partagent l’île d’Haïti ou Quisqueya, sont considérées comme deux des principaux territoires de transit responsables de l’exportation annuelle de tonnes de cocaïne de l’Amérique du Sud vers les marchés américain et européen. spp/RK


Source: http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3878
Version espagnole disponible en Haïti Crema y Nata en http://haiti-crem-y-nata.blogspot.com

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