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dimanche 29 juillet 2007

Labadie tout feu tout flamme

Avez-vous été à Labadie ? Si ce n'est pas le cas, je vous la recommande chaudement. C'est un déplacement qui vaut la peine. La première fois que j'y étais, arrivé sur les lieux mon attente a été dépassée par ce que j'avais vu. Ceux qui y ont déjà été savent que lorsqu'on est devant l'entrée on n'a aucune idée de ce qui se passe à l'intérieur du site. Ce n'est qu'une fois entrée que l'on commence à observer les installations de ce que j'appelle le « complexe plage de Labadie » à cause de la séparation des différentes plages. Les premières choses qui me sautent aux yeux ce sont ces installations, le sable très fin et les indications écrites en anglais. A propos de l'anglais, ce n'est pas le seul endroit public en Haïti où la langue d'affichage est l'anglais. Qu'est-ce que l'Etat haïtien a l'intention de faire à ce sujet : le savez-vous ?

A Labadie, il y a un grand baptiste de style hangar destiné à vendre des produits artisanaux. Lors de ma visite, effectuée un dimanche, cette
boutique était fermée. Les toilettes et restaurants ne fonctionnaient pas non plus. J'ai oui dire que tout fonctionne lorsque les bateaux de croisières sont dans la rade, car tout se négocie en US dollar. Il faut dire qu'en pénétrant à l'intérieur du site on a pu trouver une toilette avec douche qui était accessible. Il y avait une certaine animation musicale sur la plage et différents marchands ambulants sillonnaient les lieux en nous offrant toutes sortes de fritures, comme : lambi, homard boucané, griots, bananes pesées etc. On a pu acheter des boissons alcoolisées et gazeuses. Lorsque je me suis renseigné auprès de ses gens pour savoir d'où ils venaient, ils m'ont dit qu'ils habitaient au village qui était juste en face. Je leur ai aussi demandé comment ils se rendent chez eux, ils m'ont répondu qu'ils se rendent sur la plage par petit bateau. Il n'existe pas de route adéquate. Ils peuvent seulement emprunter un sentier que peut être nos ancêtres tainos fréquentaient jadis. Les gens de ce village dénommé Labadie vivent exclusivement du tourisme qu'il soit local ou international.


Il va s'en dire que les installations de Labadie sont assez moderne et peuvent rivaliser avec n'importe quelle installation de plage se trouvant n'importe où au monde. Revenons au sable, en franchissant l'entrée on l'observe, plus on avance à l'intérieur plus on patauge dedans, le sable est tellement fin qu'on a l'impression que l'on marche sur du sucre rouge ; sensation que l'on ne retrouve pas dans la majorité des plages de l'Ouest. L'une des premières sensations de bien-être a été de voir le rugissement des vagues provoquées par un agréable vent du nord que nos troubadours honorent dans leurs chansons, principalement l'orchestre Tropicana.

Le plus intéressant, ce sont les plages, le site à la forme d'une presqu'île et il y a différentes plages indépendantes les unes des autres. Faisant des comparaisons, certains visiteurs estiment que telle plage ressemble à celles de Jacmel et telle autre à celles de la côte des Arcadins. J'ai constaté un hic, qui selon l'endroit ou on se situe peut être agréable ou désagréable : c'est le manque d'ombre lorsqu'il y a beaucoup de gens. Il ne faut pas se leurrer, Labadie est ce qu'elle est à cause des bateaux de croisière qui apportent des devises intéressantes pour tous les gens qui le côtoient. Ne doit-on pas dire, pas de venu de bateau avec des touristes étrangers, pas de fonctionnement du site à plein rendement. Le fait que ce soit le dollar américain qui est utilisé comme monnaie d'échange pour accéder aux différents services fait qu'une majorité de nos concitoyens n'auraient pas pu s'offrir le luxe d'accéder à ses services onéreux, si toutes les fois ils leur étaient offert.


La première fois que j'ai pris connaissance de Labadie c'était dans une revue touristique américaine bien côté. Le nom était écrit en anglais (Labadee). Et sur le site on utilise la même orthographe. Dans l'article on soulignait qu'il était situé à Hispaniola, cela avait attiré mon attention malgré à première vue, je pensais qu'elle se situait en république Dominicaine. Comme Haïti n'a pas bonne presse dans le monde, il a fallu que les opérateurs touristiques trouvent un nom exotique, qui était dans le passé haïtien pour pouvoir vendre la denrée rare d'Haïti qu'est le site de Labadie. Lors d'une conversation avec un ami, il m'a fait savoir que : récemment lors d'un colloque international sur le tourisme, Labadie a été classée parmi les 21 plus belles plages les du monde. Cette fierté de ce joyau nordique ne devrait-elle pas faire profiter à tous les sites touristiques, surtout ceux qui sont situés dans le Nord, la manne qui lui tombe dessus ?
Cela nous envoie évidemment vers les infrastructures de transport qui selon moi n'est pas digne de Labadie. La route qui mène sur le site passe par les montagnes, c'est une route en terre battue, caillouteuse, par endroit glissante et par-dessus le marché étroite. Elle me fait penser aux chemins coloniaux relatés par Moreau de Saint Mery. On a l'impression que si deux calèches se croisaient il n'y aurait pas de place pour qu'un piéton puisse passer.

Pour le présent moment, Labadie est plus accessible et sans grand danger par bateau. Où sont les entrepreneurs du Cap ? N'ont-ils pas vu comme moi qu'il y a un circuit Cap-Labadie à exploiter sur l'eau ? Si les intéressés décidaient un jour de construire une route normale reliant Cap-Labadie et un Aéroport dans les environs ce serait bénéfique pour l'industrie touristique nordique et même haïtienne. Il va falloir que les choses se fassent d'une autre manière. Les intéressés du privé qui sont dans le Nord ou quelque part dans le pays, allez-vous rester indéfiniment à la remorque de l'Etat ? Il est grand temps que des groupes d'investisseurs s'organisent et prennent certaine initiative afin de démarrer pour de bon, l'industrie touristique devenu depuis plusieurs années, moribonde.
« Labadie se Paradi » thème d'une chanson de Tropicana qui peut être un adage et un souhait pour dire que si tous les intéressés devraient décider de faire les choses autrement : « Ayiti ka retounen yon paradi menm jan li te ye lan tan taïno yo, menm si sa kòmanse nan Labadie »

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=46535

Louis M. Lecoin

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