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lundi 5 mars 2007

LECINEMA HAITIEN RECOMPENSE EN AFRIQUE

Le cinéaste haïtien Arnold Antonin décroche deux Prix au FESPACO 2007, au Burkina Faso
Le président a-t-il le Sida ? obtient notamment le Prix du meilleur long métrage de la diaspora africaine au plus grand festival de cinéma d’Afrique
dimanche 4 mars 2007,
Radio Kiskeya

Le film haïtien "Le président a-t-il le Sida ?" du réalisateur Arnold Antonin a raflé deux Prix lors de la 20e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui s’est achevé samedi soir dans la capitale du Burkina Faso, a annoncé le site officiel de la plus grande manifestation cinématographique du continent noir.
Dans la catégorie intitulée Compétition long métrage de la diaspora africaine, le cinéaste haïtien a remporté le Prix Paul Robeson qui comporte une bourse de 2.000.000 de francs CFA et un trophée monument. Le Prix lui a été remis par le ministre togolais de la culture, Gabriel M. Dosseh-Anyron.
Arnold Antonin est également le lauréat du Prix spécial du comité national burkinabè de lutte contre le Sida et les IST, d’une valeur de 2.000.000 de francs CFA plus un trophée. Une récompense pour l’actualité et le caractère dramatique du sujet.
Le président a-t-il le Sida ?, dont les premiers rôles masculin et féminin sont interprétés respectivement par l’acteur haïtien évoluant à Hollywood, Jimmy Jean-Louis et la jeune Gessica Généus, est sorti en salle à Port-au-Prince en 2006. Il jette un regard inquisiteur sur la culture dominante des villes haïtiennes à travers l’histoire d’un macho, superstar du Compas, la musique populaire, qui a contracté le virus du Sida en multipliant les conquêtes féminines.
Interrogé dans le cadre de l’émission Cinéma d’aujourd’hui/cinéma sans frontières de Radio France Internationale (RFI), peu avant l’attribution des Prix, Arnold Antonin avait regretté avoir parcouru sur deux jours des milliers de kilomètres pour une seule projection de son œuvre dans le cadre du festival. Il avait aussi modestement reconnu que le cinéma haïtien en est encore à ses débuts.
"Je suis content mais, je ne suis pas trop fier. Car, ce que nous faisons en Haïti est encore dérisoire par rapport aux films que réalisent les africains", a déclaré le cinéaste qui en a profité pour faire un diagnostic de l’évolution des pratiques et de l’environnement cinématographiques du pays. Il a mis en garde contre des dangers qui menacent l’avenir du 7e art, l’insécurité sociopolitique qui pousse le public à déserter les salles, le piratage sauvage qui ne laisse aucune place à l’exercice des droits d’auteur dans le processus d’exploitation commerciale des films, la projection sans autorisation des films par les télévisions locales et la médiocrité qui caractérise beaucoup de productions cinématographiques.
A contrario, M. Antonin a mis en relief deux facteurs pouvant contribuer à l’émergence d’un cinéma haïtien, l’enthousiasme des cinéphiles et le talent naturel d’une masse critique d’acteurs amateurs.
Membre récemment du jury du FESPACO, le créateur haïtien relève dans les films sélectionnés cette année des progrès notables sur le plan technique et artistique tout en exprimant de sérieuses réserves sur le champ thématique exploré.
Dans la catégorie Films du monde, Cousines, un long métrage d’un autre cinéaste haïtien, Richard Sénécal, était également en compétition au Fespaco 2007 qui avait été lancé le 24 février sous la présidence d’honneur du célèbre saxophoniste camerounais Manu Dibango.
Vers le Sud, un film du français Laurent Cantet qui dépeint l’univers du tourisme sexuel et l’insouciance des années 70 en Haïti se trouvait dans la même catégorie que Cousines. Le casting réunissait la célèbre comédienne britannique Charlotte Rampling, l’américaine Karen Young et un jeune acteur haïtien, Ménothy César, dont le talent a déjà été salué à la Mostra de Venise.
Enfin, un rappel qui n’est pas de trop. Le plus connu des cinéastes haïtiens, Raoul Peck, avait déjà reçu une distinction il y a quelques années à Ouagadougou pour "Lumumba ou la mort du prophète", un film documentaire qui retraçait la fulgurante carrière politique et le destin tragique de Patrice Lumumba, le père de l’indépendance du Congo-Kinshasa, assassiné en 1961, sept mois seulement après la naissance de la nation. spp/RK
Il est de bon ton de constater que le cinéma haïtien avance à grands pas malgré le contexte délicat que subit la société haïtienne qui a du modifier complètement ses habitudes. A défaut d’être noctambules émérites les après midi de cinéma représentent sans nul doute un exutoire sain pour ne pas se cloîtrer uniquement derrières les exigences incontournables du boulot et de l’école.
Depuis Anita de Rassoul Labuchin mettant en scène Chantal Guérin - qui vit actuellement en France présidente d’une association assurant la promotion de l’art haïtien et que ni demande qu’à reprendre du service au moment de ce boom du cinéma couleur locale, - jusqu’à la consécration de Monsieur Arnold Antonin avec « Le Président a-t-il le SIDA ? » bien de cinéastes ont essayé de produire pour un public qui devait au fil du temps s’accrocher à l’imagination locale quand le diminution de la fréquentation des salles de cinéma, insécurité oblige , rendait non rentable la projection des grandes productions hollywoodiennes.
Dans ce contexte, l’interminable, l’inusable REX THEATRE, a offert dans les années 90 ses salles aux films Haïtiens produits et réalisés par Monsieur DELERME. Il fallait constater le succès de ces films qui projetaient avec une ingénuité et candeur les scènes de la vie courante. Les dialogues sortaient tout droit du parler quotidien haïtien.
Il fallait s’attendre à une vraie professionnalisation du cinéma haïtien avec l’expérience, la formation et l’apprentissage. Les œuvres de Monsieur RAOUL PECK font le bonheur des cinéphiles dans des festivals à terme. Une de ses productions est attendue et sera diffuser sur les chaînes du service public en France.
Avec un acteur avec la présence et le talent d’un Jimmy Jean Louis il y a de quoi titiller le sommet avec le travail et l’implication de tous les secteurs concernés.
Bravo Monsieur ANTONIN on voudrait seulement que ce film ait la diffusion qu’elle mérite.
Avec le musicien Bélo, qui va bientôt parcourir tout le continent africain comme exposant de la musique haïtienne et la participation notoire et victorieuse du cinéaste ANTONIN, Haïti, à l’instar de l’enfant prodigue manifeste son intention de reprendre droit de cité dans le cœur des africains.

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